Un cosmétique ne s'évalue pas qu'en termes d'efficacité ou de sécurité. Les techniques d'analyse sensorielle, qui visent à identifier, caractériser et quantifier les effets émotionnels des produits de soin et de beauté, sont aujourd'hui au cœur de nombreuses recherches. Au 28e congrès de l'IFSCC, plusieurs travaux ont été présentés, qui tous concluent dans le même sens : les cosmétiques ne modifient pas que l'apparence physique, ils influent aussi fortement sur les sensations de bien-être et même le jugement social.
Arnaud Aubert, chercheur en neurosciences et en psychologie à l'université de Tours, a ouvert une journée de conférences intitulée Beauté et Sensorialité, et a planté le décor.
Au-delà des allégations cosmétiques et des attentes des consommateurs, étudier les émotions liées à l'utilisation d'un produit permet d'en valider l'effet et de mesurer objectivement quelles différences il induit, quelles sont leur importance en les quantifiant, de quels types elles sont en les caractérisant.
Les émotions peuvent être très diverses, et la littérature s'est jusqu'alors plutôt fait l'écho de celles qui sont dites négatives, alors que les émotions positives (plaisir, joie, euphorie, bien-être…) ont été bien moins étudiées. Or, "le bien-être n'est pas seulement l'absence d'émotions négatives", affirme Arnaud Aubert, "c'est aussi la présence d'émotions positives !".
Le champ de recherches est donc vaste, d'autant que ces émotions ne prennent pas forcément la forme de réponses extrêmes à un stimulus : elles peuvent aussi être très subtiles, voire exprimées de façon inconsciente.
Les émotions peuvent impliquer le corps tout entier, et se traduire par des comportements de type différents qui sont autant de signaux permettant de les étudier :
• les signes expressifs (posture, gestuelle, vocalisation, mouvements des yeux) peuvent être …