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jeudi 14 janvier 2016Marché

Une taxe "sexuelle" pour les cosmétiques ?

© L'Observatoire des Cosmétiques

Selon une étude menée à New York par le DCA (Department of Consumers Affairs), un service de protection des consommateurs, il coûte plus cher d'être une femme que d'être un homme quand il s'agit d'acquérir des biens de consommation. En moyenne, pour des cosmétiques rendant des services équivalents, les femmes paient ainsi 13 % de plus que les hommes.

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Le Department of Consumer Affairs (DCA) de New York City est en charge du maintien d'un marché dynamique et responsable. Dans ce cadre, il a mené la toute première étude sur le prix des biens de consommation de plusieurs industries en fonction du sexe. Ont ainsi été analysés : les jouets et accessoires, les vêtements pour enfants, les vêtements pour adultes, les produits cosmétiques et les produits de santé pour seniors.

Le DCA a comparé les prix de près de 800 produits ayant des versions féminines et masculines, de plus de 90 marques vendues dans plus de 20 boutiques new-yorkaises, physiques ou sur Internet.

En moyenne, pour ces cinq secteurs, le DCA a conclu que les produits destinés aux femmes coûtaient 7 % de plus que les produits similaires destinés aux hommes :
• 13 % de plus pour les produits cosmétiques,
• 8 % de plus pour les vêtements pour adultes,
• 8 % de plus pour les produits de santé pour seniors,
• 7 % de plus pour les jouets et accessoires,
• 4 % de plus pour les vêtements pour enfants.

Dans 30 des 35 catégories de produits étudiées, les produits pour les consommatrices coûtaient plus cher que les produits équivalents pour les consommateurs. Sur cet échantillon, la conclusion est que 42 % des produits pour femmes coûtent plus cher, seuls 18 % des produits pour hommes sont plus onéreux.

Quelques exemples de différences de prix pour les cosmétiques :
• soins capillaires (shampooings et après-shampooings) : +48 % pour les femmes,
• hydratants : +11 % pour les femmes,
• gels-douche : +6 % pour les femmes,
• déodorants : +3 % pour les femmes.

Bien qu'il puisse y avoir des raisons légitimes pour ces différences de prix, commentent les auteurs de l'étude, ces coûts supplémentaires sont en grande partie inévitables pour les femmes. Les consommateurs n'ont pas le contrôle des textiles ou des ingrédients utilisés dans la fabrication des produits mis sur le marché à leur intention et doivent opérer des choix de consommation basés uniquement sur l'offre disponible. Ce sont donc les choix effectués par les fabricants et les distributeurs qui se traduisent par un poids financier plus lourd pour les femmes que pour les hommes . Et, tout au long de la vie d'une femme, cet impact financier lié au sexe est considérable.

"Cette étude confirme ce que nous savions déjà", a commenté Rafael L. Espinal, président de la Commission Consommation. " Les distributeurs pratiquent des prix plus élevés pour les produits destinés aux femmes. Dans ces temps où les femmes gagnent encore moins que les hommes à travail égal, ces disparités de prix sont injustes et inacceptables. Je rejoins l'appel du DCA qui incite les distributeurs à revoir leurs pratiques de prix et encourage les femmes à bien réfléchir avant d'acheter ces produits ciblés en fonction du sexe qui sont injustement proposés à des prix plus élevés".

En 1992, le DCA avait déjà publié un rapport sur les prix des différents services en fonction du sexe, et avait conclu que les femmes payaient souvent plus cher que les hommes pour les mêmes prestations dans de nombreux secteurs, comme les pressings ou les salons de coiffure.

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