HT :
TVA :
TTC :

La Paris Packaging Week édition 2025 !
lundi 25 février 2019Publications

Ces filtres UV qui n'altèrent pas les coraux

Ces filtres UV qui n'altèrent pas les coraux

Les filtres ultraviolets (UV), qu’on retrouve fréquemment dans les crèmes solaires et autres cosmétiques, sont considérés comme une menace pour les écosystèmes des récifs coralliens côtiers. Pour le vérifier, et contrôler l’éventuelle toxicité de ses propres écrans UV, le groupe L’Oréal s’est associé au Centre Scientifique de Monaco (CSM) pour développer une méthode de test inédite permettant de mesurer précisément l’impact des filtres solaires sur les coraux. Les résultats de l’étude viennent d’être publiés dans le Journal Coral Reefs.

Temps de lecture
~ 3 minutes

La méthode que le CSM et les chercheurs de l’Oréal ont mise au point est basée sur la mesure d’un des paramètres clés du blanchiment des récifs coralliens, la photosynthèse des micro-algues vivant en symbiose avec les coraux. Les chercheurs du CSM ont mis au point un test en laboratoire sur des coraux cultivés de l’espèce Stylophora pistillata. Dans des conditions de lumière et de température contrôlées dans l’eau de mer naturelle, le modèle peut être utilisé pour évaluer l’impact de toute molécule qui pourrait contaminer les récifs coralliens.
Au cours de l’étude, les chercheurs du CSM ont exposé les coraux à des concentrations croissantes de filtres UV, allant des concentrations maximales trouvées en mer dans les zones touristiques à des concentrations 10 000 fois supérieures.

Notre étude est la première à développer un test reproductible utilisant un paramètre clé dans la physiologie du corail - qui est très sensible aux perturbations environnementales, l’activité photosynthétique des algues qui vivent en symbiose avec le corail. Ces algues sont essentielles à la vie de leurs hôtes coralliens. Ce test, actuellement appliqué aux produits cosmétiques, pourrait être utilisé pour évaluer la toxicité de n’importe quel type de molécule”, a indiquéDenis Allemand, directeur scientifique au CSM.

Cinq filtres “loréaliens” ont été testés (Terephthalylidene dicamphor sulfonic acid, Drometrizole trisiloxane, Ethylhexyltriazone, Butyl methoxydibenzoylmethane and 2-Ethylhexyl 2-cyano-3,3-diphenylacrylate) ainsi qu’un oxyde de zinc et deux conservateurs de la famille des parabènes (Ethylparaben et Butylparaben).

Le ZnO plus dangereux que les filtres organiques

Selon les auteurs de l’étude, publiée dans le Journal Coral Reefs, il faut d’abord noter que, pour de nombreux filtres organiques, les concentrations mesurées étaient significativement inférieures aux concentrations nominales, en raison de la nature lipophile des composés.

Les filtres organiques testés (dont les cinq utilisés par L’Oréal, et notamment la marque La Roche-Posay) n’ont montré aucun effet néfaste sur les symbiotes coralliens ou les tissus animaux jusqu’à la concentration correspondant à leur limite de solubilité dans l’eau (et même au-delà). En revanche, l’oxyde de zinc a réduit l’efficacité de la photosynthèse des symbiotes associés au corail scléractinien Stylophora pistillata de 38 % en 35 jours.

Pour les conservateurs, dans les conditions étudiées, aucun effet indésirable n’a été observé avec l’Ethylparaben alors que le Butylparaben a réduit l’efficacité de la photosynthèse de 25 % à la concentration maximale de 100 µg L-¹.

En publiant ces résultats, L’Oréal entend démontrer son engagement dans le développement de produits respectueux du milieu marin.
Et l’étude souligne la nécessité d’améliorer nos connaissances sur les concentrations in situ des filtres UV et des agents de conservation ainsi que sur leurs effets individuels et combinés sur les coraux.

Pour aller plus loin
• Voir l’étude Photochemical response of the scleractinian coral Stylophora pistillata to some sunscreen ingredients, Jean-Pierre Fel - Catherine Lacherez - Alaa Bensetra - Sakina Mezzache - Eric Beraud - Marc Léonard - Denis Allemand - Christine Ferrier-Pagès, Coral Reefs. 10.1007/s00338-018-01759-4.

LW
© 2019 - 2024  CosmeticOBS