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lundi 26 février 2018Marché

La transparence, c'est tendance !

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En dire plus sur la composition et sur les méthodes de fabrication des cosmétiques semble être la nouvelle mode chez les marques. Cette démarche d’abord initiée par les entités bio, est aujourd’hui suivie par des groupes plus conventionnels. Une nouvelle stratégie de communication motivée par un désir de plus en plus grand des consommateurs de savoir exactement de quoi sont composés leurs produits de beauté.

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L’époque de la cosmétique langue de bois est révolue depuis bien longtemps. Depuis la polémique autour des parabènes, l’industrie de la beauté fait régulièrement face à des scandales médiatiques concernant certaines substances utilisées dans les formules.
La presse consumériste à largement participé à faire grandir la défiance des consommateurs à l’égard des marques, à tort ou à raison.
Désormais, les consommateurs deviennent de véritables consomm’acteurs. Ils ne veulent plus acheter aveuglement et sont en quête d’informations quant aux ingrédients présents dans leurs produits de beauté.
Une étude menée par l’institut Harris Interactive en décembre 2017 sur un panel de 1000 personnes, révèle que 60 % des Françaises sont attentives à la liste INCI avant de procéder à l’achat.
La composition devient donc un critère de sélection.

Un mode opératoire initié par la cosmétique bio…

Depuis 2002, des labels bio ont fait leur apparition sur la scène cosmétique. Le but ? Règlementer et encadrer cette partie du secteur de la beauté afin d’aider les consommateurs à y voir plus clair.
Ces labels se targuent d’être un repère de confiance, tant sur la composition du produit que sur la démarche globale de l’entreprise.
La mouvance Slow Cosmétique, déclinée par Julien Kaibeck en un label de recommandation, est une autre preuve de cette tendance montante à la transparence.

Plus récemment, la marque bio Officinea a développé une application mobile gratuite du nom de Clean Beauty. Elle permet de scanner la liste d’ingrédients des cosmétique et de voir immédiatement si la composition est propre ou non. Cet outil de vulgarisation scientifique, qui lui aussi se positionne sur le créneau de la transparence, entend redonner le choix à l’acheteur final d’utiliser des soins qu’il juge bons, en son âme et conscience et sans l’aide d’aucune certification.

… et qui gagne du terrain dans les gros laboratoires

Après avoir longtemps été taxé de grand méchant loup, les groupes de cosmétiques conventionnels se rachètent une virginité en adoptant la stratégie de la transparence.
En dire plus pour rassurer le consommateur devient un véritable phénomène de mode et contamine peu à peu les éléphants du secteur.

En tête de liste, L’Oréal a mis en place, sur son site Internet, un onglet, L’Oréal Answers, dédié aux ingrédients et à l’évaluation de la sécurité des produits. Au programme, vidéos explicatives et glossaires afin d’aider le public à démêler le vrai du faux.
L’Oréal Answers se revendique comme une interface permettant *“d’apporter des réponses transparentes aux grands sujets d’interrogation*”. En plus d’y faire le point sur le côté formulation, le groupe apporte également des réponses quant au sourcing de ses ingrédients, sa politique RSE ou encore son engagement environnemental.

Procter&Gamble montre également patte blanche. Le groupe a annoncé rendre publics tous les ingrédients présents à plus de 0,01 % dans les parfums de toutes ses marques aux États-Unis et au Canada.
L’entreprise compte également fournir plus d’informations quant à la provenance de ses ingrédients.
Dans un communiqué publié fin août 2017, Kathy Fish, directrice de la technologie chez Procter & Gamble, a déclaré que “l’objectif est de donner aux gens des informations claires, fiables et accessibles. C’est une autre étape de notre démarche de développement durable visant à permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés. Nous voulons que les gens se sentent bien en achetant nos produits. Nous fournissons plus d’informations sur les ingrédients des parfums car nous pensons que cela renforcera la confiance en la qualité et la sécurité de tous nos produits”.

Plus récemment, le virus de la transparence a gagné la société Unilever. Dans le cadre de sa campagne de communication lancée en 2017, elle dévoile la liste des parfums de ses produits cosmétiques et ménagers vendus en Europe, en commençant par la France et le Royaume-Uni.
Ces informations seront prochainement disponibles afin de fournir des informations allant au-delà de celles figurant sur l’étiquette.
“Nous nous réjouissons de franchir la prochaine étape de notre démarche de transparence et de tenir notre promesse en offrant à nos consommateurs les informations dont ils ont besoin pour trouver les produits qui leur correspondent”, indique David Blanchard, chef responsable de la recherche et du développement d’Unilever.
À noter tout de même que si la démarche est novatrice pour les produits d’entretien ou les lessives, elle ne va pas plus loin que ce que la règlementation exige en cosmétique… mais l’idée est bien là !

D’autres entités, issues de sociétés moins grosses, prennent également le parti d’en dire plus à leur communauté.
C’est le cas de Mustela, qui fait de la vérité sur les cosmétiques pour bébé son cheval de bataille.
Après avoir donné une conférence de presse en décembre 2017 sur comment redonner confiance aux parents concernant les produits pour petits, la marque se lance dans une grande campagne de communication afin de faire connaître ses engagements en termes de sécurité et de naturalité de ses formules. Pourquoi ? Faire la nique au climat anxiogène qui pèse sur ce secteur. Spot TV, affiches en vitrines et campagne sur les réseaux sociaux. Mustela agit tous azimuts pour affirmer sa démarche.

Effet de mode ou réelle prise de conscience, les marques sont aujourd’hui obligées d’en dire davantage sur leurs méthodes de fabrication.
De fait, le consommateur est de moins en moins dupe et cherche des informations avant d’acheter. Et oui, transparence et enjeux économiques marchent main dans la main.

JS
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