Les huiles essentielles sont des extraits de plantes, dont la culture n’exclut pas forcément les produits phytosanitaires… Combien d’entre eux peuvent se retrouver une fois l’extraction terminée, et en quelles proportions ? Cela peut-il aussi concerner les huiles essentielles biologiques ? Lors des Cosmetic Days 2018, Yoann Fillatre, qui a mené des études sur le sujet au sein de la plateforme de recherche ERINI, est venu apporter des réponses, qui ont de quoi interpeller, à ces questions.
Deux écueils majeurs se présentent au moment de mesurer le taux de pesticides dans une huile essentielle : les difficultés liées à la réalisation des analyses, et l’impact que les réglementations ont sur elles. Mais les recherches et les données se s’enrichissent, comme la montré Yoann Fillatre.
Les huiles essentielles dans un vide réglementaire
Les huiles essentielles sont des extraits de matières premières végétales telles que les fruits, les fleurs, les feuilles et les plantes à parfum aromatiques et médicinales. Comme dans beaucoup de cultures, l’utilisation de pesticides est fréquente.
On sait qu’on est exposé quotidiennement à des sources multiples de pesticides à travers l’alimentation, qu’on en trouve aussi dans l’air ou dans les sols. Et que la problématique a obligatoirement des dimensions en termes de toxicité et de sécurité du consommateur. Les réglementations sont donc principalement orientées vers la limitation des expositions à ces substances.
Pas de limites maximales de résidus
L’Union européenne s’est dotée d’une des réglementations les plus strictes du monde en ce qui concerne les produits phytosanitaires, notamment à travers la Directive 396/2005. Pour chaque couple pesticide/matrice, que ce soit les fruits, les légumes, l’eau ou le miel, des limites maximales de résidus (LMR) ont été …