Les études scientifiques détaillant l’impact environnemental des produits de protection solaire sur les écosystèmes marins ne manquent pas. Mais celle publiée en août en août 2019 dans le Journal Environmental Science & Technology apporte une perspective inédite, en montrant comment une crème solaire relargue dans les eaux de baignade différents métaux et composés inorganiques, sans qu’on puisse estimer aujourd’hui leur impact sur les organismes aquatiques.
Cet été, des millions de personnes se sont rendues sur la plage couvertes de crème solaire. Certains ont pu choisir des produits “sans danger pour les coraux”, dont les formules ne contiennent pas d’oxybenzone (Benzophenone-3) et d’octinoxate (Ethylhexyl methoxycinnamate), les deux substances les plus largement liées aux dommages des récifs coralliens. Cependant, les scientifiques ne savent pas encore quels effets d’autres composés à l’état de traces, présents dans les protextions solaires, pourraient avoir sur les écosystèmes marins.
Dans un premier temps, le chercheur Araceli Rodríguez-Romero et ses collègues voulaient déterminer à quelle vitesse les produits solaires libèrent des métaux et des nutriments dans l’eau de mer, et comment ceux appliqués sur les corps des baigneurs pouvaient avoir un impact sur les niveaux globaux de ces composés dans les eaux côtières.
Les chercheurs ont ajouté un produit solaire du commerce contenant du dioxyde de titane à des échantillons d’eau de mer méditerranéenne et ont observé comment les gouttelettes des produits libéraient divers métaux et nutriments dans l’eau. Certains composés sont entrés dans l’eau de mer plus rapidement après le traitement UV, qui simulait l’exposition au soleil. L’aluminium, la silice et le phosphore ont présenté les taux de relarguage les plus élevés …