Un rapport de Corporate Europe Observatory dénonce les conflits d'intérêts et les liens entre l'industrie et les experts européens chargés de l'évaluation de la sécurité des substances chimiques, comme les parabènes ou les nanomatériaux utilisés en cosmétique. Selon cette association, 2/3 des experts seraient concernés, ce qui pourrait avoir des conséquences importantes sur la santé des Européens.
Le
Corporate Europe Observatory
est une association européenne dont le but est de mener des enquêtes et des campagnes sur les accès privilégiés et l'influence des entreprises et de leurs lobbies dans l'élaboration de la politique européenne.
Son dernier rapport,
Chemical conflicts
(Conflits chimiques), dénonce des exigences insuffisantes pour l'indépendance des Comités scientifiques de la GD Sanco, le département de la Commission européenne en charge du secteur consommation.
Les Comités scientifiques européens évaluent le risque, pour les hommes et l'environnement, que représentent les substances chimiques présentes dans de très nombreux produits quotidiens, allant des shampooings aux biberons, rappelle l'association. Leurs avis orientent les législateurs de la Commission européenne, qui décident quelles substances sont sûres et à quels niveaux, et lesquelles doivent être interdites.
L'étude de Corporate Europe Observatory a porté sur les évaluations de la sécurité de quatre substances controversées : les parabènes, le dioxyde de titane dans sa forme nano, le nano-argent et les amalgames dentaires au mercure.
Après avoir étudié les déclarations d'intérêts annuelles des 57 membres des Comités scientifiques impliqués dans ces évaluations, elle conclut que les 2/3 (67 %) d'entre eux ont au moins un (et parfois beaucoup plus) conflit d'intérêts direct ou indirect, du fait …