Dans le cadre de leur métier, les coiffeurs, esthéticiennes ou encore les prothésistes ongulaires utilisent de façon quasi permanente des produits cosmétiques très spécifiques. Ces expositions, longues et répétées, peuvent induire des risques pour leur santé. Il est donc nécessaire, dans le cadre de l’évaluation de la sécurité des produits de beauté, de prendre en considération l’utilisation professionnelle de certains soins, et de prendre, dans les salons et instituts, des mesures de protection particulières.
À l’occasion de la 15e édition du Congrès Parfums & Cosmétiques qui s’est tenu à Chartres les 15 et 16 novembre 2017, Françoise Audebert (conseillère scientifique et règlementaire à la FEBEA) et Sophie Javelot (Responsable de l’évaluation de la Sécurité des Produits Cosmétiques chez L’Oréal) ont dressé un panorama des mesures existantes permettant aux travailleurs de la beauté d’exercer leur activité en toute sécurité.
Le cadre réglementaire
Tous les cosmétiques mis sur le marché doivent respecter les dispositions du Règlement Cosmétiques 1223/2009. Ils doivent être sûrs et ne présenter aucun danger pour la santé humaine : c'est le principe de base.
Afin d’assurer la sécurité du consommateur et, par extension, celle du professionnel, plusieurs niveaux d’évaluations sont requis.
• Les tests sur les matières premières
En premier lieu, les propriétés intrinsèques des ingrédients doivent être étudiées, et leur profil toxicologique établi à partir de données analytiques, in silico, in vitro, précliniques et cliniques, pour en déduire l’effet dose et la NOAEL.
L’exposition aux matières premières est également mesurée en fonction de la concentration des ingrédients dans le produit, de la quantité appliquée, de la cible, du conditionnement et également des fréquences, zones et conditions d’application. Toutes ces données permettent d’établir la …