Selon une étude américaine, publiée le 17 juin 2019 dans le Journal Clinical Pediatrics, 64 686 enfants de moins de cinq ans ont été traités aux urgences pour des blessures liées aux produits cosmétiques entre 2002 et 2016, ce qui équivaut à environ un enfant toutes les deux heures. La plupart souffraient de brûlures ou d’intoxications, suite à l’ingestion ou un contact cutané ou oculaire avec ces produits.
Les produits cosmétiques quotidiens, comme le shampooing, la lotion, le maquillage, le vernis à ongles ou l’eau de Cologne semblent souvent anodins. Mais entre les mains de jeunes enfants, ils peuvent facilement représenter un danger. Une récente étude menée par des chercheurs du Center for Injury Research and Policy du Nationwide Children’s Hospital a révélé que 64 686 enfants de moins de cinq ans ont été traités aux urgences américaines pour des blessures liées aux cosmétiques entre 2002 et 2016, soit l’équivalent d’environ un enfant toutes les deux heures.
L’étude, publiée dans Clinical Pediatrics, indique que la plupart des blessures causées par ces produits sont survenues lorsqu’un enfant a avalé le produit (75,7 %) ou lorsque le produit avait été en contact avec la peau ou les yeux d’un enfant (19,3 %). Ces ingestions et expositions ont le plus souvent entraîné des empoisonnements (86,2 %) ou des brûlures chimiques (13,8 %).
Selon Rebecca McAdams, co-auteure de cette étude, “Quand on pense à ce que les jeunes enfants voient lorsqu’ils regardent ces produits, on comprend comment ces blessures peuvent se produire. Les enfants de cet âge ne savent pas lire, donc ils ne savent pas ce qu’ils regardent. Ils voient une bouteille avec une étiquette colorée qui ressemble ou qui sent comme quelque chose qu’on leur permet de manger ou de boire, alors ils essaient de l’ouvrir et de l’avaler. Lorsque la bouteille s’avère être du dissolvant pour vernis à ongles plutôt que du jus ou de la lotion plutôt que du yogourt, de graves blessures peuvent survenir”.
Les trois principales catégories de produits à l’origine des blessures étaient les produits de soins des ongles (28,3 %), les produits de soins capillaires (27,0 %) et les produits de soins de la peau (25,0 %), suivis des produits parfumants (12,7 %). Le dissolvant pour vernis à ongles à lui seul a entraîné le plus grand nombre de visites aux urgences (17,3 % de l’ensemble des blessures). Parmi les cas les plus graves, plus de la moitié provenaient de produits de soins capillaires (52,4 %) avec défrisants et solutions permanentes qui ont entraîné plus d’hospitalisations que tous les autres produits.
La facilité d’accès à ces produits pose également problème.
“Les enfants regardent leurs parents utiliser ces objets et peuvent essayer d’imiter leur comportement. Comme ces produits sont souvent entreposés dans des endroits faciles d’accès et ne sont généralement pas dans des contenants dont les systèmes de fermeture résistent aux enfants, il est facile pour eux s’en emparer et les ouvrir”, a expliqué Rebecca McAdams. “Étant donné que ces produits ne sont pas actuellement tenus d’avoir un emballage CRC (Child Resistant Closure), il est important pour les parents de les ranger immédiatement après utilisation et en toute sécurité, en hauteur et hors de vue, de préférence dans une armoire ou un placard avec une serrure ou un verrou. Ces précautions simples peuvent éviter de nombreuses blessures et des déplacements aux servicex d’urgence”.
Les données de cette étude sont issues du National Electronic Injury Surveillance System (NEISS), qui est exploité par la Consumer Product Safety Commission des États-Unis. La base de données NEISS fournit des informations sur les blessures liées aux produits de consommation, aux sports et aux loisirs, traitées dans les services d’urgence des hôpitaux de tout le pays.
Pour aller plus loin
• Voir l’étude Cosmetic-Related Injuries Treated in US Emergency Departments: 2002 to 2016, Vajda, J., McAdams, R. J., Roberts, K. J., Zhu, M., & McKenzie, L. B. (2019). Cosmetic-Related Injuries Treated in US Emergency Departments: 2002 to 2016. Clinical Pediatrics.