Environ huit millions de tonnes de déchets plastiques se retrouvent dans les océans chaque année : bouteilles, sacs, bidons, y compris en provenance de l’industrie cosmétique, finissent par se décomposer en petits morceaux, appelés microplastiques. Ils ne sont pas comestibles mais ont été retrouvés dans des échantillons d’excréments humains. D’où la question : les microplastiques sont-ils dansgereux pour notre santé ? De nombreux chercheurs s’interrogent, selon un article paru dans Chemical & Engineering News (C&EN), le magazine hebdomadaire de l’American Chemical Society.
Alex Scott, le rédacteur en chef Europe de Chemical & Engineering News, explique que les oiseaux et les animaux marins, y compris certains poissons qui entrent dans l’alimentation humaine, absorbent souvent les microplastiques présents dans l’océan. Les humains peuvent aussi en ingérer quand ils se détachent des emballages en plastique ou lors de l’utilisation de produits qui en contiennent. Une récente étude à petite échelle a récemment identifié des microplastiques dans les excréments humains, ce qui montre que nous pouvons en avoir dans notre organisme. Dans ce cas, sont-ils éliminés dans les selles ou pénètrent-ils dans les organes en y causant éventuellement des dommages ?
Ce n’est pas une question à laquelle il est facile de répondre. Tous les microplastiques ne sont pas identiques : ils peuvent contenir des composés et additifs différents, qui peuvent avoir des effets différents. De plus, des contaminants et des bactéries peuvent se greffer aux microplastiques, ce qui peut compliquer les analyses.
Malgré ces défis, de nombreuses organisations à travers le monde tentent aujourd’hui de se pencher sur cette question. Certains financent des études, d’autres mettent sur pied des groupes de travail et organisent des symposiums pour définir les meilleures pratiques et les normes. Bien qu’il reste encore beaucoup à déterminer, les scientifiques semblent tous s’entendre sur le fait que les consommateurs doivent continuer à consommer poissons et autres fruits de mer jusqu’à ce que les données soient disponibles et que les analyses soient terminées.
Pour aller plus loin
• Voir l’article The pervasiveness of microplastics, sur le site Internet de Chemical & Engineering News.