Demande des consommateurs pour des produits plus naturels, puissance des substances actives des extraits végétaux : la cosmétique ne peut pas faire sans les matières premières dérivées des plantes. Mais l’évaluation de la sécurité de ces ingrédients des plus complexes reste un challenge. Carine Tornier d’Episkin et Fanny Boislève d’Yves Rocher sont venus faire part de leur expérience aux 27e Journées Européennes de Dermocosmétologie organisées par le CED à Lyon en mai 2015.
Fanny Boislève est pharmacienne, Docteur en toxicologie et évaluateur de la sécurité pour le groupe Rocher. Elle a commencé sa présentation en posant le cadre de la problématique.
Comme tout ingrédient cosmétique, a-t-elle rappelé, les matières premières d’origine végétale doivent faire l’objet d’une évaluation toxicologique de leur sécurité permettant de valider leur innocuité pour un usage cosmétique. Et la puissance du végétal n’est pas à sous-estimer, puisqu’il est connu pour être riche en molécules actives, dont certaines ont trouvé des applications dans le domaine pharmaceutique, comme l’acide salicylique issu du saule qui est la base de l’aspirine ou le paclitaxel tiré de l’if utilisé en anti-cancéreux.
Entre complexité et absence de méthode
Pour une utilisation en cosmétique, plusieurs types d’effets et différents niveaux de toxicité doivent être considérés suite à l’application d’un produit au niveau cutané :
• l’irritation : un effet local rapide facilement identifiable ;
• la sensibilisation et l’allergie : un effet systémique lent à manifestation locale nécessitant généralement plusieurs applications et difficilement identifiable ;
• l’effet systémique : un effet à manifestation lente nécessitant plusieurs applications et difficilement identifiable.
“L’évaluation de la toxicité locale du produit fini est très insuffisante pour déterminer le risque”, a commenté …