Il a fallu plusieurs rapports scientifiques alarmants et autant de polémiques pour que le dossier remonte au niveau européen. À ce stade, on attendait que les experts donnent (enfin) une position claire sur la sécurité de l’aluminium dans les produits cosmétiques, des seuils d’utilisation sûrs, les données pour mettre fin aux débats. Le CSSC a rendu son Opinion… et on n’a rien de tout cela. Éclairage.
Les alertes sont venues de l'Afssaps française (aujourd'hui ANSM, Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé) en 2011, du VKM, son homologue norvégien en 2013, entre autres États membres de l'Union européenne sensibilisés au sujet. Elles faisaient suite à de nombreuses publications scientifiques dans lesquels les chercheurs soulignaient les effets potentiellement toxiques de l'aluminium, et même si les cosmétiques ne constituent pas la principale source d'exposition pour l'homme, les risques de voir dépassées les doses journalières considérées comme sans danger.
Des résultats d'études et des conclusions contestés par l'industrie cosmétique, qui a toujours argumenté sur le fait que la pénétration cutanée de l'aluminium était trop faible pour que ses produits représentent un quelconque risque pour la santé.
Saisie du dossier, la Commission européenne l'a transmis, selon la procédure habituelle, à son comité d'experts indépendants, le CSSC (Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs). Avec pour mandat d’évaluer le possible risque pour la santé humaine dû à la présence d’aluminium dans les cosmétiques et de recommander des limites de concentrations sûres dans les produits.
On attendait que la vérité sorte de la bouche des experts et que leur avis mette un point final scientifique aux incertitudes et …
