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jeudi 11 septembre 2014Actus produits

Bien chères crèmes…

© L'Observatoire des Cosmétiques

Quelle marque de cosmétiques de luxe n’a pas la sienne ? On croyait avoir déjà atteint des limites de prix, mais cet automne, ils s’envolent encore un peu plus. S’ils dépassaient allègrement les 200 euros en 2013, cette année, pas un soin anti-âge "premium" à moins de 300 euros ! 340, 480, 537 euros… les crèmes 5 étoiles de la rentrée pulvérisent tous les records… Elles ne connaissent définitivement pas la crise !

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En avoir pour son argent

Une débauche de carton, fourreaux, calages, sous-étuis, sur-étuis… des coffrets "armoire" dorés à l’or chaud, des notices qui ressemblent à des livres : le moins que l’on puisse dire est que ces soins de luxe ne sont pas écologiques !
Les conditionnements, eux, sont souvent des moules exclusifs qui évoquent la joaillerie ou la sculpture. De vrais objets d’art dessinés par des designers ou des architectes de renom. Des applicateurs experts les accompagnent souvent, assortis de gestuelles savantes que les femmes se dépêchent d’oublier après les avoir expérimentées une fois !
Une chose est sûre, quand on achète ce type de soin précieux, on a vraiment l’impression d’offrir à sa peau un très beau cadeau et cela participe sans doute (même très subjectivement) à leur efficacité. Car le positionnement prix de ces crèmes obéit à un marketing de niche qui séduit, d’un bout à l’autre de la planète, un public de consommatrices à la peau mature, des cinquantenaires (et plus) au pouvoir d’achat élevé refusant dans l’ensemble (mais elles peuvent aussi les associer) les actes de médecine esthétique et préférant "investir" sur le plaisir. On pourrait "psychologiser" à loisir sur le pourquoi du "il faut que ça me coûte, sinon je ne crédite pas l’efficacité", mais ce n’est pas le propos ici. Ces femmes veulent le meilleur, en termes d’innovation scientifique, de sensorialité, de beauté des conditionnements… et évidemment de résultats, mais aussi de services (prise de rendez-vous individuel, découverte du soin dans le cadre d’un protocole d’institut, etc.).

Des ingrédients précieux qui font rêver

Les soins anti-âge premium prennent en charge l’ensemble des signes du vieillissement (rides, relâchement, taches pigmentaires, manque d’éclat…). Ils mettent en scène des actifs emblématiques de l’éternel féminin, qui sont prétexte à raconter de belles histoires.
Parmi celles-ci, les fleurs jouent le premier rôle. C’est bien connu, elles sont irrésistibles dans l’imaginaire féminin.
Rose naturellement pour Lancôme (c’est son emblème), mais pas n’importe quelle rose. La rose Lancôme a, en effet, été créée en 1973 par Georges Delbard, l’un des plus grands rosiéristes au monde. Elle est cultivée en France dans la région des châteaux de la Loire (dans Absolue L’Extrait Concentré-Élixir de Régénération et de Rénovation Ultime, 30 ml, 385,50 €). Rose toujours, cette fois de Granville pour Dior Prestige (Le Nectar de Nuit au nectar de rose de Granville, 30 ml, 408,50 €, le 1er octobre).
Fleurs encore pour Guerlain avec son orchidée d’exception (Orchidée Impériale Le Concentré de Longévité Régénérant Intense, 30 ml, 440 €, à partir du 1er octobre), ou pour Chanel avec le Golden Champa PFA, issu de la fleur d’or d’Himalaya (Sublimage L’Essence, 30 ml, 365 €, le 3 octobre).
D’autres marques misent sur la perle (sérum Life Pearl Cellular Essence Helena Rubinstein, 40 ml, 420 €), les métaux précieux comme le platine (Essence Cellulaire Platine Rare pour le Contour des Yeux La Prairie, 15 ml, 315 €), ou encore le pistil de safran (Or Rouge Crème Yves Saint Laurent, 50 ml, 325 €).

Surfer sur la médecine esthétique

C’est le fer de lance d’Helena Rubinstein et de ses soins hors de prix conçus en partenariat avec LaClinic-Montreux, fondée en Suisse en 2002 par le Docteur Pfulg (chirurgien esthétique). Le but de cette association ? Développer des alternatives cosmétiques aux actes de médecine esthétique, type injections, laser…
Dernière en date, Re-Plasty Prescription (2x15 ml, 475 €, à partir de début octobre) qui combine sérum et dose individuelle haute concentration, pour une "intervention cosmétique sur-mesure". Avec le concours d’un dispositif médical (Skinprofiler) qui permet une exploration complète de la peau (mesures du micro-relief, des rides, des pores, des taches dermiques et épidermiques, de la mélanine et de l’hémoglobine…), la marque peut élaborer un diagnostic précis et personnalisé, pour prescrire un soin adapté. À charge pour la consommatrice de mélanger chez elle dans un sérum universel sa dose individualisée, à haute teneur en acide glycolique, rhamnose, acide hyaluronique, Pro-Xylane, LHA… selon ses besoins. Ce nouveau soin bénéficie d’un "traitement VIP" puisqu’il faudra pour l’obtenir prendre rendez-vous par téléphone et réaliser l’analyse cutanée.

Concentrés de technologie

La "crème de la crème" concentre le summum de l’expertise cosmétique anti-âge des marques de luxe. Les actifs bénéficient ainsi de technologies exclusives d’extraction, de cristallisation (Giorgio Armani), d’encapsulation (technique dite "micellaire inverse" qui place des gouttelettes d’eau remplies de safran dans un milieu huileux riche, protégeant ainsi le pouvoir du principe actif jusqu’à son application sur la peau pour Yves Saint Laurent), de polyfractionnement des molécules (permettant la création d’actifs cosmétiques ultra purs chez Chanel), ou de "Fermogenèse™" (dissociation cellulaire sous haute pression) pour  Lancôme. Ce procédé physique, plus respectueux pour l’actif qu’un procédé thermique ou chimique, permet de rompre et fractionner les parois cellulaires des cellules natives de Rose Lancôme, pour obtenir des fragments 5 fois plus petits qu’une cellule native intacte. Le résultat est une meilleure biodisponibilité pour la peau et un impact sensoriel fort qui apporte plus de douceur.

L’apogée de la sensorialité

Et la galénique ? Il faut reconnaître qu’avec ces soins, les techniques de formulation atteignent des sommets : textures "gigognes" à métamorphose, gel émulsionné qui se transforme en voile velouté, sérum-gel-huile, crème élixir, huile gélifiée… Finesse de la texture et extrême confort sont tout à fait réconciliés. Les parfums, eux, sont travaillés comme d’authentiques compositions de haute parfumerie. L’application du soin devient un grand moment de plaisir. C’est le minimum que l’on puisse en attendre !

Le noir a toujours la cote

Mystérieux et un peu "rupturistes" (il ne semble pas évident à première vue d’appliquer une crème noire sur sa peau, l’inquiétude de "griser" son teint est présente à l’esprit, même si la couleur se fond et devient rapidement transparente), les soins noirs (texture et/ou conditionnements) intriguent et surprennent.
Deux marques exploitent ces atouts énigmatiques : Givenchy et Giorgio Armani.
Le premier vient de sortir la deuxième génération de Soin Noir (Le Soin Noir Crème, 50 ml, 340 €), avec cette fois deux actifs issus d’algues (la "Sève Dorée" vient désormais s’ajouter à la "Sève Noire").
Le second a lancé en 2014 son sérum dans la gamme Crema Nera Extrema (30 ml, 360 €), elle aussi à base de ressources marines.
Lancôme mise également sur cette teinte pour Absolue L’Extrait Concentré-Elixir, qui est conditionné dans un flacon de verre noir chapeauté d’or.

Mais à ce jour, la crème la plus chère du monde (La Crème Sensaï Ultimate de Kanebo Cosmetics, 50 ml, 730 €) n’a pas encore été supplantée, même si Valmont s’en approche (Élixir des Glaciers Votre Visage Pink Edition, 50 ml, 537 €, création éphémère qui s’habille de rose vif pour les fêtes, disponible dès novembre). Gageons que ce sera le cas pour la rentrée 2015 !

Ariane Le Febvre

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