Téléportation immédiate… Il suffit de fermer les yeux pour entendre l’écume des vagues pétiller sur le sable, sentir les notes chaudes du soleil et mettre son humeur au diapason des vacances… Les marques (de produits solaires pour la plupart) sont parvenues à exprimer cet hédonisme et cet abandon dans leurs flacons. Directement inspirées par les parfums signatures de leurs soins solaires, ces fragrances peuvent se porter au soleil, à la plage comme en ville, et même tout au long de l’année…

Parfums et soleil, les liaisons dangereuses…

Bien sûr, ces parfums sont conçus pour être portés au soleil et sont évidemment garantis non photosensibilisants. Ainsi, les huiles essentielles d’agrumes (les plus "à risques") ont été "déshabillées" de leurs furocoumarines (bergaptène, etc.). Pour autant, ils contiennent tous de l’alcool et les marques ont beau répéter qu'il s’évapore très vite, il le fait quand même en volant quelques lipides à la peau… On peut donc ne pas être enthousiasmée par l’idée de porter un parfum à la plage (ou d’une façon générale au soleil) sur une peau déjà fragilisée par les UV, qui risque de l’être encore plus par l’effet desséchant de l’alcool…

Une question d’éthique…

Certaines marques sont plus prudentes que d’autres.
C'est le cas d’Esthederm qui a appelé sa première eau de parfum (et la seule, les autres sont des eaux de toilette) Un soir en été (50 ml, 45 €), encourageant ainsi les femmes à la porter le soir, après les expositions solaires, plutôt que dans la journée. Mais elle n'en respecte pas moins la peau au soleil (sa formule est courte et épurée pour une tolérance optimale) et peut être appliquée dans la journée. Autant le dire tout de suite, ce parfum raffiné et opulent est une vraie réussite ! Créé par Danielle Maniquant (Floressence, maison artisanale de Grasse), il prolonge le plaisir du soleil et offre une réelle ténacité.
Après une envolée hespéridée (citron, bergamote, clémentine, une pointe d’orange), le cœur floral voluptueux s’épanouit. L’ylang ylang des Comores finement vanillé et la noix de coco apportent leur chaleur solaire. Ils se posent sur un bouquet de tubéreuses et de jasmin d’Inde, rafraîchi de fleur de pamplemousse. En notes de fond, l’accord sable chaud s’unit aux effluves lactés du bois de santal, ainsi qu’aux inflexions légèrement caramélisées du benjoin de Siam. Avec un sillage ambré doux, comme si le soleil avait imprégné la peau. " Notre fil rouge, c’est la relation positive d’Esthederm avec la lumière et le soleil, la beauté de la peau en été, le parfum emblématique de nos produits solaires, mais nous ne sommes pas pour favoriser le geste du parfum sur une plage. Ce parfum était attendu par nos clientes suite au lancement de notre Huile Solaire l’été dernier ", confie Isabelle Benoit, directrice scientifique de la marque. D’ailleurs, elle est la première à utiliser cette huile comme parfum de peau en été !

Lancaster, lui, a nommé sa fragrance Le Parfum Solaire (Eau de Toilette, 100 ml, 53 €), ce qui sous-entend clairement qu’il peut être porté sur une plage, un positionnement un peu plus contestable. Il est vrai que la marque phare du groupe Coty n’en est pas à son premier opus, ayant déjà lancé plusieurs éditions de parfums estivaux les années passées. Présentée comme " du soleil dans un flacon " ( sun bottle ), la nouveauté, créée par Christiane Plos (Firmenich), s’inspire (pour ne pas dire reproduit !) la senteur plébiscitée de la crème solaire teintée en gros pot orange. Essence de petit grain et brassée de fleurs blanches (ylang ylang, jasmin, accord de muguet…) sont "liftées" par des aldéhydes, très présents. La sensation est celle d’une fraîcheur énergisante, adoucie de musc blanc et d’héliotrope.

Une vraie tendance cet été

Il manquait à Nuxe Sun un ultime geste de beauté pour parfaire sa gamme de soins solaires. Une fragrance offrant au plus près de soi le sillage du soleil, toute l’année. Oubli réparé ! Plus qu’une senteur, l’ Eau Délicieuse Parfumante (Eau de Toilette, 100 ml, 28,50 €) est une expérience intime. Ses harmonies pétillantes d’orange douce et de petit grain révèlent les nuances caressantes de coco et de fleurs de tiaré, couronnées par des accords lascifs de vanille et muscs. Annoncée comme " la première eau fraîche aux notes solaires en pharmacie ", une de ses originalités est d’ensoleiller chaque saison, même l’hiver.

Quant à l’ancienne Eau de Plage certifiée Cosmebio d’Acorelle, rebaptisée Eau d’été en 2016 (100 ml, 16 €), c’est sans doute la plus délicate (avec la chaleur, certaines apprécieront…), mais pas la moins jolie ! Avec ses eaux de fruits vitaminées (orange, pamplemousse, citron), sa glycérine végétale hydratante et son alcool de blé 100 % biologique, elle déroule sa petite musique discrète sur la peau (armoise, pomme, menthe, cœur de jasmin et de fleur d'oranger, accord baume et vanille).
Son parfum 100 % naturel est là encore certifié non photosensibilisant.

Enfin, terminons, bien qu’elle ne soit pas garantie non photosensibilisante, par l’ Agua Del Sol d’Escada (Eau de toilette, 30 ml, 40 € ; 50 ml, 57 € ; 100 ml, 71 €), 24e édition limitée estivale de la marque. Désaltérante et fruitée, élaborée comme un granita (poire nashi et sorbet glacé à la framboise, zestes d’agrumes, baies roses, nectar d’abricot…), elle invite, là encore, à profiter des plaisirs de la vie au soleil.

Ariane Le Febvre