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jeudi 18 octobre 2018Actus produits

Parfums : une touche de transgression…

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Avec les lancements phares de l’automne (L’Interdit, L’Innommable, Adults, Good Girl…), les parfums sulfureux s’imposent. Impossible de passer inaperçue avec ces fragrances sensuelles et (souvent) animales. Des concentrés de sex-appeal qui permettent de franchir les limites sans danger…

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La transgression est une idée féconde en parfumerie. Dans le passé, elle a donné naissance à Sécrétions Magnifiques ou Putain des Palaces (tous deux d’Etat Libre d’Orange), Fucking Fabulous (de Tom Ford), Décadence (de Marc Jacob) ou Illicit (de Jimmy Choo), pour ne citer que les plus récents… mais voilà qu’elle reprend du galon cet automne.

L’Interdit, le nouveau parfum féminin de Givenchy (le premier avait été créé pour Audrey Hepburn en 1957) est un des grands lancements de la rentrée (Eau de parfum, 35 ml : 64,50 € ; 50 ml : 92 € ou 80 ml : 111 €). Il libère une fleur blanche (la tubéreuse, la plus narcotique de toutes les fleurs blanches) traversée de notes noires, aux accents fumés et racinaires (vétiver, patchouli). Une invitation à défier les conventions ! Élégance et audace sont aussi la signature du packaging, un flacon épuré aux angles arrondis, lacé d’un ruban et enserré dans un étui noir et blanc qui laisse apparaître à l’intérieur un rouge écarlate inattendu.

Avec Adults de By Kilian (Eau de parfum, 50 ml, 85 €, chez Sephora), véritable invitation à la caresse, le message est bien plus explicite : “antidote aux querelles amoureuses, ce parfum est conçu pour se réconcilier par le sexe” expose clairement le créateur ! Fini les thérapies de couple et les longues soirées à feuilleter des livres de développement personnel, cette fragrance boisée orientale (lait de figue, cèdre, vanille…) laisse parler le corps. Il est vrai que la marque est experte en “parfums à odeur de soufre” (Smoke for the Soul imitait l’odeur du cannabis) et en jeux de séduction sans inhibitions ! Un concept marketing comme un autre…

Sensations défendues…

L’Innommable de Serge Lutens (Eau de parfum, 100 ml, 290 €) est la première création d’une nouvelle Collection Gratte-ciel qui accueillera désormais 11 parfums existant (Tubéreuse Criminelle, Cuir Mauresque, Fille en Aiguilles, Fumerie Turque, Louve, Muscs Koublaï Khan…). Ce résineux ambré épicé (benjoin de Siam, cumin, peut-être une touche d’immortelle) aux inflexions animales et “brûlées” embrase la peau. Terriblement “Lutens”, on l’adorera ou on le détestera…
Pourquoi ce nom ? Serge Lutens, dont les fragrances sont du pain béni pour les psys, est né d’une relation adultérine et ne veut pas se réfugier derrière un nom…

Autre parfum sulfureux par sa composition qui revisite avec éclat la tradition moyen-orientale (le nom du parfum est d’ailleurs écrit en arabe sur le flacon) : Dawn de Carlos Benaïm aux Éditions de Parfums Frédéric Malle (100 ml : 1100 € ou 50 ml : 650 €). Au cœur du parfum (l’aube en Français), à profusion (ce qui explique son prix), un nouvel oud est-asiatique spécialement extrait par le prestigieux laboratoire grassois LMR (Laboratoires Monique Remy).
Dominée par cette note d’une richesse inouïe, la simplicité de la composition n’est qu’un mirage : sa texture, opulente et chamarrée, est soutenue par de hauts piliers, d’abord une éclosion de rose fraîche et un poivre rose vivifiant, puis, la chaleur du labdanum et de l’encens, que vient troubler l’ombre grave de la mousse de chêne.

Toute la complexité féminine…

C’est ce que s’est attachée à reproduire Caroline Herrera avec Good Girl qui arrive en octobre en France (Eau de parfum, 30 ml : 59 € ; 50 ml : 89 € ou 80 ml : 114 €, chez Sephora). Entre noir et blanc, notes lumineuses et résolument sombres, ce parfum sensuel est né des contradictions et de la constante dualité de la femme moderne. La séduction du jasmin s’oppose aux riches arômes du cacao et de la fève tonka. L’amande et le café lui apportent sa vitalité, tandis que la tubéreuse érotise le parfum in fine. Son flacon (un stiletto bleu nuit monté sur un fin et infiniment long talon aiguille doré) parachève cette “terre de contrastes” où la féminité flirte avec l’obscurité.

Enfin, Scandal By Night Eau de parfum intense est le dernier opus de Jean-Paul Gaultier (30 ml : 62 € ; 50 ml : 90 € ou 80 ml : 114 €) qui met en scène une tubéreuse enivrante (encore elle !) amadouée de miel, de santal et de fève tonka.

Ariane Le Febvre
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