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mardi 31 mai 2016Autorités

Produits de blanchiment de la peau : l'alerte de la DGCCRF

© L'Observatoire des Cosmétiques

La DGCCRF attire une nouvelle fois la vigilance des consommateurs sur l’utilisation de crèmes éclaircissantes, des produits qui peuvent être dangereux, notamment quand ils contiennent substances interdites, comme de l'hydroquinone, des glucocorticoïdes ou des composés de mercure. Dans le cadre de ses actions de contrôle, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes a ainsi déclaré 87 produits non conformes et dangereux en 2014, 29 en 2015 et 36 pour le début 2016.

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L’utilisation de crèmes éclaircissantes se généralise de plus en plus. Cependant, rappelle la DGCCRF, sans surveillance médicale, le recours à ces produits peut-être risqué et dangereux. Les substances qu’elles contiennent pénètrent en effet dans la peau, modifient son équilibre et la fragilisent.

Les produits cosmétiques dits "éclaircissants"

Ils agissent selon différents modes d’action avec, comme finalité, la disparition de tâches pigmentaires ou le blanchiment de la surface de la peau, par desquamation ou en empêchant la synthèse de mélanine (responsable de la pigmentation).

Pour obtenir des effets plus puissants, certains fabricants tendent à introduire dans la formulation des substances interdites car dangereuses pour l’homme (hydroquinone, mercure et ses composés), ou bien à détourner de leur vocation première des substances actives utilisées dans des médicaments (corticoïdes) et ayant notamment comme effet secondaire le blanchiment de la peau. L’utilisation de produits puissants à des fins de dépigmentation volontaire reste malheureusement un phénomène d’ampleur répondant à diverses motivations bien souvent encouragées par des publicités ou des effets de mode. Ces pratiques rendent de fait illicites et dangereux de tels produits cosmétiques.

Ces produits importés de pays tiers à l’Union européenne sont généralement vendus dans des magasins spécialisés en produits dits ethniques, des épiceries de quartier, sur les foires et marchés ou encore sur Internet. Ils se présentent sous forme de crème, de lotion, d’huile ou encore de savon.

Les produits de dépigmentation volontaire

Les produits de dépigmentation volontaire contenant des substances interdites, principalement utilisés en Europe et en France par des femmes, font courir à ces dernières d’importants risques sanitaires.

En effet, dans près de 60 % à 70 % des cas, ces pratiques provoquent des effets nocifs pour la peau, générant des affections de sévérités variables allant de légères brûlures à l’apparition d’eczéma, d’acné, de vergetures irréversibles, d’hyperpilosité ou encore de cas fréquents de fragilisation structurelle de la peau entrainant des difficultés à cicatriser. Pour les cas les plus graves d’application prolongée dans le temps de produits contenant des quantités importantes de dermocorticoïdes, des cas d’hypertension artérielle, de diabète ou encore d’insuffisance surrénale ont pu être répertoriés.

Ces pratiques, largement médiatisées et dénoncées notamment par le monde associatif mais également par les autorités sanitaires, perdurent néanmoins sur des populations parfois particulièrement jeunes, voire sur des enfants.

Ainsi, chaque année, de nouveaux cas d’effets indésirables graves liés à l’utilisation de ces produits sont rapportés à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en charge du pilotage du système de cosmétovigilance.

Les actions de contrôles réalisés par les services de la DGCCRF

Depuis plus de cinq ans, la DGCCRF mène régulièrement des actions de contrôle sur ces produits afin de les saisir, les analyser et les faire retirer du marché lorsqu’ils s’avèrent illicites. Ainsi, 87 produits ont été déclarés non conformes et dangereux en 2014, 29 en 2015 et 36 au 1er avril 2016 (chiffres non définitifs pour 2016). Ces produits contenaient de l’hydroquinone, des glucocorticoïdes (propionate de clobétasol, dipropionate de bétaméthasone, fluocinonide), du phénol, du mercure, du glycidol ou encore de l’acide salicylique.

À savoir
• L’hydroquinone est la molécule la plus répandue dans les produits éclaircissants. Elle n’a qu’un seul usage autorisé dans les cosmétiques (pour préparations pour ongles artificiels) et à une faible teneur (0,02 %). Or, elle a été identifiée par la DGCCRF à des teneurs de l’ordre de 4 %, pour les crèmes (pots), laits (flacons) et dans les huiles à des teneurs plus fortes (8 à 10 %). Bien qu’annoncée ou suspectée dans les savons, elle n’y a jamais été décelée. Contrairement aux produits de desquamation, elle agit par contact prolongé (temps de pénétration). Elle est classée cancérigène.
• Le propionate de clobétasol un corticostéroïde dont l’usage est interdit en cosmétique, comme le clobétasol.


La DGCCRF attire une nouvelle fois la vigilance des consommateurs sur l’utilisation de ces produits aux noms de marques bien souvent récurrents, généralement produits en dehors de l’Union européenne ou sans pays d’origine et rarement traçables via un numéro de lot. Elle recommande de ne pas acheter de produits qui contiendraient dans leur composition affichée l’une des substances répertoriées. Elle rappelle enfin qu’il est important de signaler à son médecin traitant tout effet indésirable lié à l’utilisation d’un tel produit. Ce signalement peut être doublé d’une plainte auprès de la direction départementale de la protection des populations (DDPP) territorialement compétente.

La DGCCRF rappelle enfin que l’importation et la commercialisation de tels produits, qualifiables de tromperie aggravée, de contrebande de marchandises dangereuses pour l’homme, voire de mise sur le marché de médicaments sans autorisation peuvent être très sévèrement réprimées, les peines encourues pouvant aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 750 000 euros d’amende.

La DGCCRF publie aussi la liste des produits éclaircissants de la peau non conformes et dangereux identifiés en France, saisis et retirés du marché entre janvier 2015 et avril 2016. La grande majorité a été rencontrée à Paris, en région parisienne, mais aussi en Rhône-Alpes, en Seine Maritime, dans l’Hérault ou encore en Martinique et en Guadeloupe.

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