Les conservateurs, on le sait, ont souvent mauvaise presse. Et les évolutions réglementaires qui les concernent leur sont également rarement favorables. Au point que l'industrie cosmétique s'inquiète et alerte sur ce qu'elle appelle une crise. Lors de la 13e édition du congrès réglementaire qui s'est tenu les 18 et 19 novembre à Chartres, Sylvie Cupferman, est venue, au nom de Cosmetics Europe, faire le point sur le sujet et ses problématiques.
Sylvie Cupferman a une double casquette. Membre de l'équipe d'experts Conservation des produits de Cosmetics Europe et Directrice internationale Microbiologie de L'Oréal R&I, elle commence son intervention sur les conservateurs utilisés en cosmétique par ce constat : "Nous sommes en situation de crise, et aussi bien au niveau européen qu'au niveau international !".
La conservation des produits cosmétiques
L'intervenante commence par rappeler l'importance du sujet.
Les produits cosmétiques doivent être protégés de la prolifération des microorganismes introduits durant leur fabrication et surtout durant leur utilisation, de façon à maintenir leurs qualités intrinsèques et à assurer la sécurité des consommateurs. En cas de mauvaise conservation, les produits peuvent devenir dangereux pour la santé, dit-elle, citant en illustration les 18 retraits du marché de produits depuis 2014 par le système RAPEX pour cause de contamination microbienne.
Les obligations réglementaires
Dans les textes réglementaires, cela se traduit d'abord par un principe : tous les produits cosmétiques (et leurs ingrédients) doivent être sûrs pour la santé humaine quand ils sont appliqués dans des conditions normales et prévisibles d'utilisation, et ce durant toute leur durée de vie.
Depuis l'entrée en vigueur du Règlement Cosmétiques, la conservation des produits est une exigence réglementaire, en plus d'être une …