Vis-à-vis du système endocrinien, les huiles essentielles sont-elles des substances actives ou perturbatrices ? C’est à cette question que Jean-Marc Giroux, Docteur en Pharmacie, Toxicologue Pharmacologue et également Président de Cosmed, a voulu répondre lors des Cosmetic Days 2018 dédiés aux huiles essentielles. Soulignant que la problématique, dans le contexte des débats réglementaires, scientifiques, politiques et médiatiques sur la perturbation endocrinienne, mérite des éclaircissements et une prise de position claire de la part de l’industrie cosmétique.
Jean-Marc Giroux a commencé son intervention en rappelant quelques notions cruciales pour bien comprendre la question, avant d’évoquer les approches de l’évaluation du pouvoir de perturbation endocrinienne des huiles essentielles et d’illustrer son propos de quelques cas concrets.
Définitions
Une des premières définitions des perturbateurs endocriniens (PE) a été donnée par l’Agence de Protection Environnementale (Environmental Protection Agency - EPA) des États-Unis.
La définition de l’EPA
Elle indique que les perturbateurs endocriniens sont des agents exogènes qui interfèrent avec la production, la libération, le transport, le métabolisme, la liaison, l’action ou l’élimination des ligands naturels responsables du maintien, de l’homéostasie et de la régulation du développement de l’organisme.
“Le mot important dans cette définition est : interfère”, a souligné Jean-Marc Giroux. “Et on note, dans cette première définition, l’absence de notion d’effets néfastes, comme celle du mot endocrinien. Selon l’EPA elle-même, il s’agit donc d’une approche mécaniste et non prédictive”.
Sur cette base, l’EPA a établi une liste de substances où ont été inclues toutes celles signalées par la bibliographie comme interférant avec le système endocrinien.
“Ce que beaucoup ont oublié, et particulièrement les médias, c’est que même l’EPA avertit ne pas utiliser ces données pour en conclure que les …