"Désormais, le corps et son entretien mobilisent de plus en plus les passions esthétiques féminines : le grand défi de la beauté est de conserver un corps jeune, svelte et en bonne forme. Nous sommes entrés dans le règne de la beauté active". Tel est le constat présenté par Gilles Lipovetsky, lors de la 2e conférence annuelle Luxe et Culture, organisée par l’association Diversum, qui mettait mardi 18 mars 2014 le thème "Luxe, femme et beauté" à l’honneur. Compte-rendu.
Gilles Lipovetsky est professeur agrégé de philosophie et sociologue. Il a été membre du Conseil d'analyse de la société et est consultant à l’APM (Association Progrès du Management). Il a publié de nombreux ouvrages, dont : L’ère du vide (Gallimard, 1989), La troisième femme : Permanence et révolution du féminin (Gallimard, 1997), Le luxe éternel, de l’âge du sacré au temps des marques (Gallimard, 2003), L’esthétisation du monde : vivre à l’âge du capitalisme artiste (Gallimard, 2013).
Pour cette journée de conférences, d’échanges et de rencontres professionnelles qui s’est tenue à l’Hôtel Potocki de la CCI Paris-Île de France, il s’est penché sur le thème du corps de la femme et de ses pratiques de beauté, notamment celle du culte de la minceur.
Les pratiques de la beauté, du stade aristocratique à l’ère industrielle
Gilles Lipovetsky a commencé sa présentation en détaillant les pratiques de la beauté au cours du temps. Il est vrai qu’elles ont une histoire millénaire. Depuis les sociétés de l’Ancien Régime et jusqu’au XIXe siècle, elles se sont illustrées dans un cadre étroit. Par exemple, les cosmétiques dont la diffusion sociale était très réduite. N’était concernée par le maquillage ou les perruques qu’une minorité d’aristocrates en …