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jeudi 6 juin 2019Filière

MIP : un musée à voir… et à sentir

MIP

L’art de la parfumerie grassoise fait partie de l’héritage français et vient tout juste d’être inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. À Grasse, le Musée International de la Parfumerie lui fait honneur depuis 1989. 20 ans plus tard, l’espace s’est offert une seconde jeunesse pour offrir aux visiteurs une expérience toujours plus immersive et sensorielle.

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“Créé en 1989, ce musée s’inscrit sur le territoire emblématique du Pays de Grasse, berceau de la parfumerie de luxe dont la France a été l’initiatrice. Dédié à l’une des activités traditionnelles françaises les plus reconnues, le Musée International de la Parfumerie, établissement public labellisé”Musée de France”, permet aux visiteurs de découvrir l’histoire et l’originalité du métier des industriels et des grandes Maisons de parfumerie”, présente le service de communication du MIP.

Dans cet établissement, le visiteur se voit traverser les époques. Tout commence à l’Antiquité. “On attribue au mot parfum une origine antique. Perfumare signifierait”par la fumée”, élément nécessaire à son utilisation première en fumigation sacrée, médicinale ou rituelle”, explique le MIP.
C’est donc par cette époque que la visite initiatique commence. Une collection d’objets mêlant Égypte et Grèce Antique sont exposés.

“L’histoire des odeurs ne fait pas de distinction réelle entre le Moyen- ge et la Renaissance. Les usages profanes du parfum régressent devant l’austérité religieuse”, indique le MIP.
Pourtant, les croisades et la découverte de nouvelles régions du monde sont l’occasion de découvrir de nouvelles matières premières et donc de nouvelles odeurs.

Le monde olfactif reprend un véritable tournant entre le 17e et le 18e avec de véritables progrès techniques et scientifiques qui permettent de démocratiser le parfum et d’en faire un véritable objet de convoitise.
“On séduit par sa tenue vestimentaire et par son parfum dont on change tous les jours. Les contenants, toujours plus sophistiqués, deviennent de véritables bijoux”.

Le voyage à travers le temps se poursuit et s’intéresse à l’époque moderne.
La révolution industrielle permet une production plus massive.
Peu à peu, le parfum devient un objet mondial, utilisé par tous, dont le jus est aussi précieux que l’écrin qui le renferme.

Enfin, la visite s’achève de nos jours, époque où la parfumerie est omniprésente et bien ancrée dans nos habitudes de consommation.
De niche ou au contraire plus populaire, les eaux parfumées sont partout et répondent bien aux envies contemporaines des consommateurs : de la nouveauté tout le temps !

Sauvegarder un patrimoine

L’ambition du MIP n’est pas seulement d’instruire le public sur l’histoire du parfum, mais également se de porter garant de cette héritage historique grassois, qui a longtemps fait rayonner la France dans le monde entier.
“Grasse a voulu être la première à créer un Musée International de la Parfumerie. La ville a présenté un projet scientifique élaboré, servi par une tenace volonté collective de le faire aboutir. Cet établissement représente la mémoire vivante d’une profession, mais également d’une spécificité grassoise au caractère identitaire très fort”.

Avoir du nez

Que vous ayez l’appendice nasal de Cléopâtre ou de Cyrano de Bergerac, il est important de “jouer des narines” au MIP.
Le lieu ne fait pas seulement la part belle à l’Histoire, mais également aux fragrances.

Olivier Quiquempoix, directeur des Musées de Grasse, révèle que “des installations ont été mises en place pour permettre aux visiteurs de découvrir des centaines de notes olfactives différentes. De la Rose de Damas à la fève Tonka en passant par les jus les plus connus comme l’eau de la reine de Hongrie”.

Mais ce n’est pas tout, il est également possible de se perdre dans les allées du jardin du MIP.
Sur près de 2,5 hectares s’étendent jasmin, tubéreuse, géranium et autres fleurs et plantes aromatiques prisées par les parfumeurs.
“Ainsi, nous faisons découvrir aux visiteurs du monde entier ce qu’est la culture des plantes à parfum, en plein champ telle qu’elle était à Grasse. C’est un des axes des Jardins que d’exploiter plusieurs parcelles de ces fleurs emblématiques de la parfumerie et premier maillon de la chaîne de cette industrie. Un autre espace des jardins propose un parcours olfactif, une découverte des plantes et une invitation à découvrir leurs senteurs. Notre objectif est également de mettre en place un conservatoire des plantes à parfum oubliées. Ainsi, nous prétendrons devenir pleinement un jardin botanique”, argumente Olivier Quiquempoix.

Le MIP, toujours soucieux de susciter l’intérêt des visiteurs, a donc fait peau neuve.
Des expositions temporaires sont également proposées comme “La fabuleuse histoire de l’Eau de Cologne”, dont le commissaire général n’est autre que Jean-Claude Elena, ancien parfumeur de chez Hermès.
Pour parfaire l’expérience, les visiteurs pourront également profiter de l’aire de pique-nique pour se prélasser à l’ombre des “cyprès centenaires”.
Le MIP n’est pas que le musée dédié à l’art des odeurs, c’est celui de tous les sens…

Le MIP est ouvert toute l’année au 2 Boulevard du Jeu de Ballon, à Grasse, de 10h à 19h de mai à septembre, et de 10h à 17h30 d’octobre à avril. Le droit d’entrée est fixé à 6 € en tarif plein.

JS
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