L'utilisation du 4-methylbenzylidene camphor, filtre anti-UV actuellement autorisé à hauteur de 4 % de la formule dans les produits cosmétiques et également sur la liste des substances agissant en perturbateurs endocriniens, est-elle sans risque ? Oui, pour le comité d'experts européens CSSC. Non, pour l'ANSM, qui conteste le raisonnement et les marges de sécurité établies par ce comité.
Cette évaluation du risque lié à l'utilisation du 4-methylbenzylidene camphor dans les produits cosmétiques fait suite à la saisine de l'ANSM (ex-Afssaps) par le ministre de la Santé en 2009 sur la part du risque attribuable aux ingrédients cosmétiques reprotoxiques et/ou perturbateurs endocriniens.
Plusieurs avis du CSSC (Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs) sur le 4-methylbenzylidene camphor (4-MBC) ont été rendus entre 1996 et 2008. Il en ressort que ce comité d'experts, qui oriente la réglementation applicable aux produits cosmétiques, estime que l’utilisation du 4-MBC jusqu’à la concentration de 4 % dans les produits cosmétiques peut être considérée comme ne présentant pas de risque pour la santé humaine.
Méthodes et valeurs contestées
Dans son rapport, publié en début mai 2012, l'Agence indique avoir procédé à l’analyse critique de tous les avis du CSSC ainsi que celle des études disponibles dans la littérature relatives au 4-methylbenzylidene camphor (4-MBC). Et elle critique les conclusions du CSSC sur plusieurs points :
• les taux d'absorption cutanée estimés,
• la dose sans effets toxiques observables (NOAEL) déterminée (elle n’a pas été justifiée et ne semble pas pertinente, selon l'ANSM),
• la marge de sécurité retenue (42,5),
• le choix de se limiter …