Depuis quelques années, l’utilisation des conservateurs dans la formulation des produits cosmétiques a mauvaise presse. Et pour cause : ils ne sont généralement pas sans danger pour les utilisateurs (potentiel cancérogène, allergisant, irritant ou perturbateurs endocriniens…). Il est donc tentant pour les fabricants de produits cosmétiques de séduire le consommateur en utilisant l’allégation "sans conservateur"… en utilisant d'autres substances. Revue de quelques-unes d'entre elles avec le cabinet Expertox.
Ils sont bien souvent nécessaires à la conservation des produits, car ces derniers contiennent fréquemment de l’eau favorisant la multiplication des germes. Ils évitent à des phénomènes indésirables, tels que l’oxydation, l’altération par des microorganismes ou le déphasage, par exemple, de se produire.
Le Règlement (CE) n°1223/2009 du Parlement Européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques [1] établit une liste d’agents conservateurs admis dans les produits cosmétiques dans son Annexe V. Cependant d’autres substances possèdent des propriétés similaires par leur activité antimicrobienne ou antioxydante.
Assurer la conservation des produits tout en se revendiquant "sans conservateur" est donc bien tentant pour les fabricants de produits cosmétiques. Pour rappel, les allégations sont contrôlées par le Règlement (UE) n°655/2013 du 10 juillet 2013 [2], établissant les critères communs auxquels les allégations relatives aux produits cosmétiques doivent répondre pour pouvoir être utilisées. D’après le rapport de la Commission Européenne sur les allégations d’octobre 2016 [3], 20 % des produits cosmétiques surveillés avaient une allégation de type "sans", et cela concernait en grande partie les parabènes. L’utilisation de cette allégation est controversée car elle peut contribuer au dénigrement de substances qui sont autorisées en formulation, ce qui irait à l’encontre …