Concevoir un bon produit cosmétique pour les peaux sensibles, c'est d'abord répondre à une problématique très spécifique. Connaître l'état et les besoins de la peau permet de choisir les ingrédients à mettre en œuvre, et d'optimiser la galénique la plus adaptée. Les experts réunis par Cosmed lors de sa Journée d'Échange Scientifique et Technique Cosmed le 11 octobre ont apporté quelques éléments de réponses aux nombreuses questions que pose ce sujet.
Premier intervenant de cette journée, le Professeur Philipe Humbert, chef de service de Dermatologie du CHU de Besançon, a cerné les termes du débat. "Le syndrome des peaux sensibles a été décrit pour la première fois en 1977", a-t-il rappelé, "par Albert Kligman, le père des "dermatoses invisibles", quand la peau est malade sans qu'on le voit".
Un syndrome que le Pr Henri Thiers a ensuite explicité dans son traité de cosmétologie (1986), où il écrit : "On se trouve en présence habituellement d'une femme autour de la trentaine, souvent à teint clair… Depuis peu, elle se plaint que son visage, rarement ses mains aussi, réagit fâcheusement à tout produit local, du plus ordinaire au plus sophistiqué. Dans les secondes qui suivent, la patiente ressent une impression de chaleur et de brûlure plutôt que de prurit. La peau traitée rougit aussitôt et fortement mais sans urticaire immédiate ni vésiculation tardive. En quelques heures, parfois le lendemain seulement, tout s'apaise, puis, l'érythème ayant cessé, se produit au bout de 24/48 heures une fine et passagère desquamation furfuracée. On est frappé par l'intensité de l'érythème, celle de la sensation de brûlure, la discrétion de la desquamation, l'absence de …