L'industrie cosmétique se tourne de plus en plus vers les mers et les océans, à la recherche de nouveaux ingrédients. Beaucoup de nouvelles matières premières font leur apparition, et ce phénomène soulève de nombreuses questions, notamment en termes de développement durable. L'industrie cosmétique saura-t-elle tirer les leçons données par le secteur alimentaire et prévenir les dommages causés aux écosystèmes marins ? C'est la question que pose le cabinet d'études Organic Monitor, spécialisé dans l'analyse des marchés bio.
Les entreprises cosmétiques et les fournisseurs d'ingrédients développent de nouvelles matières premières à partir de plantes côtières, d'algues ou de minéraux marins. Ces ressources sont particulièrement appréciées par la cosmétique naturelle, à la recherche de nouvelles pistes d'innovation.
La compagnie grecque Apivita utilise de la criste marine dans des produits de protection solaire, l'italienne Lacote propose une gamme complète de produits anticellulite formulés avec des algues Guam. Les algues marines, riches en vitamines et minéraux, deviennent une source courante d'actifs anti-âge. D'autres marques utilisent les minéraux marins, pour capitaliser sur le succès des produits à base de minéraux de la Mer Morte.
La forte demande d'ingrédients marins engendre l'apparition de nombreux nouveaux fournisseurs de matières premières, spécialisés dans ces produits. L'entreprise norvégienne Aqua Bio Technology a développé une nouvelle gamme d'ingrédients dérivés des fermes salmonicoles, l'américaine Heliae utilise de nouvelles souches d'algues pour des applications cosmétiques. D'autres compagnies, comme Lipotec et BiotechMarine ont recours à la biotechnologie pour exploiter les ressources marines.
Cette vague en faveur des ingrédients marins comporte une composante inquiétante : cette exploitation à grande échelle, ou des méthodes de production non-durables, pourraient perturber les écosystèmes marins, déjà sous pression.
L'approvisionnement non-durable en produits de la mer …