Il suffit parfois d'une alerte, relayée par un buzz tournant en boucle sur Internet et dans les médias, pour qu'on "découvre" le potentiel indésirable d'un ingrédient cosmétique. C'est le cas avec la Methylisothiazolinone, un conservateur, pointé du doigt aujourd'hui pour être "hautement irritant et allergisant". Au point, les choses passant vite d'un extrême à l'autre, que les premières voix s'élèvent pour appeler les parabènes à la rescousse. Que faut-il penser de tout cela ? L'Observatoire des Cosmétiques fait le point.
L'alerte émane de la très sérieuse SFD, Société Française de Dermatologie. Lors de ses Journées dermatologiques qui se sont tenues à Paris en décembre, un point a été présenté sur les réactions indésirables dues à l'utilisation de la Methylisothiazolinone (MIT). Avec une information forte : les dermatologues constatent des réactions de plus en plus fréquentes à ce conservateur, principalement sous forme d'eczéma de contact.
Il n'aura fallu que quelques jours pour que l'information inonde le web, sur les plus petits blogs comme sur les médias les plus officiels. Avec le plus souvent, bien des approximations et imprécisions.
Reprenons les faits.
Ce qu'on lit sur le web
La MIT est un nouveau conservateur.
C'est faux. La Methylisothiazolinone figure sur la liste des conservateurs autorisés en cosmétique par la réglementation européenne (Annexe VI de la Directive Cosmétiques) depuis 1976. Elle est également utilisée dans le monde entier depuis plusieurs dizaines d'années.
En Europe, sa concentration maximale dans les produits cosmétiques est limitée à 0,01 % quand elle est utilisée seule.
La MIT a remplacé les parabènes.
Ce n'est qu'en partie vrai. S'il est exact que la méfiance des consommateurs envers les parabènes a poussé l'industrie cosmétique à les substituer très souvent dans …
