Les députés européens l’ont imposé : les nanomatériaux présents dans nos cosmétiques sont depuis le 11 juillet 2013 soumis à une obligation d’étiquetage. Et cela constitue une vraie avancée de la réglementation. Car s’ils sont bien présents dans nos produits, et même dans de très nombreux d’entre eux (crèmes solaires, déodorants, crèmes antirides, fards à paupières, soins pour cheveux, parfums…), les nano-ingrédients se faisaient en revanche étrangement discrets sur les étiquettes. Cela n’a pas toujours été le cas, et cela ne le sera donc plus prochainement, mais leur passage de la lumière à l’ombre pour revenir sous les pleins feux de l’actualité mérite un petit décodage…
Ils ont d’abord été présentés comme des ingrédients révolutionnaires, vecteurs incomparablement efficaces des actifs anti-âge. On les revendiquait alors en caractères bien larges sur les étiquettes et on les vantait dans les publicités.
Les nanoparticules ont également envahi les crèmes solaires, permettant aux écrans minéraux (dioxyde de titane et oxyde de zinc) d’atteindre une taille suffisamment petite pour ne plus former de film blanc inesthétique sur la peau tout en continuant d’assurer une protection performante face aux rayonnements UV.
Puis, un jour, tout ce qui ressemble de près ou de loin au terme “nano” a disparu du discours cosmétique. Le mot a été banni des étiquettes, les argumentaires ont été réorientés vers les propriétés d’autres actifs, un lourd et grand silence a entouré ces si petites particules. Alors même qu’elles sont loin d’avoir été éliminées des formules. Pourquoi cette discrétion d’un coup ?
De la lumière à l’ombre
Un peu d’histoire. Les nano-ingrédients ont commencé à entrer dans la composition de nos cosmétiques (mais aussi de notre alimentation ou dans notre environnement) sans avoir fait réellement l’objet d’évaluations de sécurité pertinente, et sans tests épidémiologiques adaptés à leurs particularités.
Selon un schéma globalement identique à celui qui a marqué le …