Sélectionner les conservateurs les plus appropriés pour une formule cosmétique n’est déjà pas un challenge si facile à relever. Mais quand en plus la palette des substances réglementairement disponibles et/ou acceptables par le marketing se réduit comme peau de chagrin, les choses se compliquent encore bien plus. Faut-il attendre le salut de nouvelles molécules ? Lors des rencontres Ingrédients et Packaging de Cosmébio qui se sont tenues les 26 et 27 octobre 2022, Pierre Grascha, consultant et formateur chez SPG-Actions, a rappelé à quel point cette option n’est pas forcément à conjuguer à l’impératif présent…
“On a besoin de davantage de conservateurs et on aimerait qu’ils soient les plus naturels possible”, a commencé Pierre Grascha…
C’est effectivement la tendance du moment… et cela n’a pas toujours été le cas.
La problématique de la conservation des produits de beauté existe depuis toujours. Déjà, dans l’Antiquité, les onguents, les crèmes, les maquillages faisaient partie du quotidien. Et à l’époque, on connaissait mal et on se préoccupait peu des effets toxiques de certains composés utilisés, à l’instar des sels de plomb que les Égyptiens ajoutaient à leurs khôls pour protéger leurs yeux des infections, et les femmes de haute lignée du Moyen-Âge à leurs soins du visage pour rendre leur peau la plus diaphane et transparente possible. Et peu importait le saturnisme, les anémies et effets neurotoxiques qu’ils provoquaient…
Ces temps-là sont bel et bien révolus, et si on veut toujours aujourd’hui conserver les produits cosmétiques, c’est en s’affranchissant de la composante toxicologique.
Et si la solution était de s’inspirer de la nature ?
“Aujourd’hui, les antimicrobiens des plantes représentent une source inépuisable de recherches”, a proposé Pierre Grascha. On peut ainsi penser aux terpènes des huiles essentielles, à la lactoferrine du lait maternel, au lysozyme des larmes …