Avec 17 000 tonnes produites ou importées chaque année en France, le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire (TiO2-NP) est l’un des nanomatériaux les plus utilisés dans différents secteurs industriels, notamment cosmétique. Il constitue de ce fait une source d’exposition potentielle importante en milieu professionnel. Dans la continuité de ses travaux menés pour la population générale, l’ANSES recommande aujourd’hui des valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) pour renforcer la prévention des risques pour les travailleurs.
Le dioxyde de titane sous forme nanoparticulaire est utilisé depuis une trentaine d’années, notamment pour ses propriétés d’absorption des rayonnements ultraviolets et photocatalytiques.
Chez les personnes exposées par voie respiratoire, il peut en particulier engendrer une inflammation pulmonaire susceptible d’entraîner dans certains cas la cancérogénèse.
Plusieurs caractéristiques physico-chimiques du TiO2-NP peuvent influencer sa toxicité : la taille, la forme, la présence ou non d’un revêtement de surface ou encore la cristallinité, ce qui en fait une substance très complexe.
Une VLEP basée sur la prévention de l’inflammation pulmonaire
Dans la continuité de l’expertise menée pour fixer une valeur toxicologique de référence (VTR) pour la population générale, l’ANSES préconise une valeur limite d’exposition professionnelle VLEP-8h de 0,80 microgramme par mètre cube. Le respect de cette valeur permet de prévenir l’inflammation pulmonaire, effet survenant aux concentrations d’exposition les plus faibles.
Par ailleurs, faute de données disponibles quant aux effets immédiats ou à court terme du TiO2-NP et conformément à son guide méthodologique, l’ANSES recommande également de ne pas dépasser la concentration de 4 microgrammes par mètre cube sur une durée de 15 minutes. Le respect de cette valeur permet de limiter l’importance et le nombre de pics d’exposition au cours d’une journée …