Les tensioactifs sulfatés font partie des ingrédients controversés du moment, ce qui amène certaines chaînes de distribution (par exemple Biocoop) à les refuser dans les produits référencés dans leurs rayons. Et ils font particulièrement polémique dans le secteur bio, puisque, bien que pas exactement naturels, ils sont toujours autorisés par le référentiel COSMOS. Lors de la Rencontre Ingrédients organisés par Cosmébio le 8 octobre 2019, Franck Barlerin, Directeur industriel et scientifique de Version Organique, a fait le point sur ce que sont ces “sulfates” et sur ce qui les met sur la sellette.
D’un point de vue chimique, un sulfate est une molécule qui contient un groupement sulfate SO42- associé à un contre ion positif.
Ce sulfate peut être seul avec son contre ion : on est alors en présence d’un sel, dont un des plus connus est le sulfate de magnésium MgSO42-.
Il peut aussi être greffé à une chaîne carbonée (R, pouvant aller de C4 à C22), ce qui donne une formule générique R-SO42-.
Cette chaîne carbonée peut être de différentes origines : synthétique, pétrochimique ou naturelle, avec tous les bio-sourcing possibles, qu’ils soient animaux ou végétaux.
Mais dans tous les cas, il est nécessaire de lui faire subir une sulfonation faisant intervenir de l’acide sulfurique, suivie d’une oxydation supplémentaire pour achever sa transformation. La chaîne R, notamment quand elle est longue, étant lipophile, et le groupe sulfate hydrophile, les molécules ainsi obtenues sont des tensioactifs, de la catégorie des anioniques.
De l’utilisation des sulfates en cosmétique
Sous forme de sel, les sulfates sont utilisés principalement pour stabiliser les émulsions “eau dans huile” et en tant qu’actif (recomposition d’actifs marins, actif coiffant…). On les retrouve aussi dans les eaux de source et minérales. …