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mercredi 2 avril 2014Produits

Petite histoire du vernis à ongles aux USA

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Ce dimanche 8 juin 1919, le Sergent Doe se réveille particulièrement heureux. Il va pouvoir remonter sa Triumph Bonneville achetée il y a deux mois aux Puces de Trenton. Le Sergent Doe ne connaît pas très bien le New Jersey, il n’y est que pour des raisons professionnelles. Son corps d’Ingénieurs de l’armée l’a détaché à l’Université de Princeton pour qu’il puisse y participer, au sein du Laboratoire de Chimie de l’Universit), aux recherches visant à éliminer les stocks de "poudre noire" qui n’ont pas été utilisés pendant la guerre.

Temps de lecture
~ 3 minutes

Le Sergent Doe est chimiste. Mais son violon d’Ingres, ce sont les motos.

Il a démontée l’épave, mis à tremper les pièces dans du solvant qu’il a rapporté du laboratoire, et les a fait sécher.
Ce matin, en entrant dans son garage, il s’apprête à les remonter. Mais à sa grande surprise, les pièces sont étrangement brillantes, comme recouvertes d’un film transparent.

Il vérifie alors la bouteille de solvant rapportée du laboratoire et s’aperçoit  qu’il s’est servi par erreur d’une solution de "poudre noire" dans un solvant dont il voulait se servir pour d’autres essais.
Le Sergent John Doe venait de découvrir les vertus filmogènes du Coton Poudre et de sa cousine germaine, la Nitrocellulose, qui allaient ouvrir une industrie nouvelle, le "Coating", en d’autres termes l’industrie des vernis.

Peut être les choses se sont-elles réellement passées de la sorte ?

Ce qui semble par contre avéré, c’est que c’est bien en cherchant à se débarrasser des stocks de munitions de la Grande Guerre que l’on a mis en évidence les vertus filmogènes de la nitrocellulose et que l’on les a utilisées dans plusieurs domaines, de la peinture aux vernis, en passant par les vernis à ongles.

L’Histoire veut qu’un certain Charles Revson ait ensuite l’idée d’aller voir un fabriquant de nitrocellulose et de Peintures, Mass & Wadlstein pour leur proposer de fabriquer pour lui des vernis à ongles qu’il se proposait de vendre en porte-à-porte.
De cette démarche naitront Kirker, Durlin et Revlon.

Kirker doit son nom aux trois frères Kirker qui l’ont créée. La société se développera activement et sera reprise finalement en 2012 par RPM International.
L’origine du nom Durlin est plus floue. Peut-être une contraction des deux adjectifs espagnols Duro (dur, résistant) et Lindo (joli, beau), mais rien n’est moins sûr.
Quant à Revlon… elle est la fille de Charles Revson, dit-on, mais c’est surtout la contraction de Revson et Lachman qui donnera la marque Revlon. On connaît le développement de cette marque mythique.

Les trois frères Kirker vendront leur entreprise par la suite, réaliseront qu’ils ont fait une erreur et remonteront une fabrique de vernis à ongles qu’ils nommeront en utilisant les initiales de leurs trois prénoms, T, E, V, and Co, pour donner TEVCO.
Pour boucler la boucle, Tevco sera vendue à Kirker au début des années 2000.

C’était une brève histoire des vernis à ongles en Amérique.

Cette histoire a été proposée par Éric Wimmer.

Depuis 1980, Éric est au service de l’industrie, d’abord chimique, puis cosmétique.
Doctorat en Chimie 1979, Doctorat ès Sciences Physiques 1985, il a commencé sa carrière à Sorgues (Vaucluse) comme chimiste de synthèse. Là, les dérivés nitrés l’ont conduit à s’intéresser à la Nitrocellulose, puis à la formulation des vernis à ongles.
Il a par la suite évolué dans l’industrie cosmétique en France, aux USA et en Europe, aussi bien dans des entreprises de sous-traitance (Durlin, Tevco, IL Cosmetics) qu’au sein de marques (Parfums Christian Dior) à plusieurs niveaux de postes, des Opérations à la Direction de groupes multinationaux, en passant par la mise en place et la gestion de Laboratoires, activités qu’il continue d’exercer aujourd’hui.

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