On sait à quel point il est encore difficile aujourd’hui, pour beaucoup de fabricants de produits cosmétiques ou de fournisseurs d’ingrédients, de définir si leur matière première est, ou non, un nanomatériau. Et les bilans des contrôles présentés récemment par l’ANSM et la DGCCRF montrent bien les problèmes que peuvent poser les erreurs d’étiquetage qui en découlent. C’est pour répondre à cette difficulté que le JRC (Joint Research Centre - Centre commun de recherche) européen vient de publier un rapport pour définir une approche commune sur la façon de décider, grâce à des analyses appropriées, si un matériau est un nanomatériau ou non.
“C’est le monde de l’infiniment petit,” souligne le JRC dans sa présentation de ce rapport, “un monde invisible à l’œil humain. En fait, un nanomètre correspond à un milliardième de mètre”.
Le contexte rappelé par le JRC
Les nanomatériaux sont en plein essor. Ils sont au cœur d’une révolution technologique. Ils offrent de nombreux avantages, y compris dans le domaine de la santé.
On les retrouve également dans de nombreux produits de tous les jours, comme les ordinateurs, les téléphones, les crèmes solaires ou les textiles.
Mais, comme pour toute innovation, de nombreuses questions demeurent sans réponse quant à leur sécurité. Dans quelle mesure les nanomatériaux sont-ils sûrs pour la santé humaine et l’environnement ?
Pour comprendre si un matériau est un nanomatériau
La Commission européenne a commencé à s’attaquer au problème des nanomatériaux en les abordant explicitement dans la réglementation et en adoptant une définition en 2011. Cette définition fournit une base générale pour les instruments réglementaires dans de nombreux domaines.
Cependant, de nombreux acteurs l’ont trouvé difficile à mettre en œuvre, car certains concepts et termes clés peuvent être interprétés de différentes manières.
Le JRC a donc publié un premier rapport en février 2019 pour clarifier les concepts …