Soigner le gras par le gras, on dirait que l’école cosmétique asiatique a encore sévi ! Proches du sébum cutané, certaines huiles végétales agissent comme un leurre. La peau sentant le gras affleurer se dit qu’elle n’a pas besoin d’en fabriquer et, de fait, produit moins de sébum. Une idée intéressante dont la peau tire de grands bienfaits : respect, nutrition, équilibre et pureté.
En Asie ce n’est pas nouveau, mais en France, si, surtout en grande distribution !
En réseau sélectif, Clarins a déjà familiarisé les peaux mixtes ou à tendance grasse aux bienfaits de l’huile (son Huile Lotus, 30 ml, 40 €, a été créée en 1968 !). Naturellement astringente, cette huile 100 % purs extraits de plantes associe huile de noisette et huiles essentielles de romarin, géranium et sauge pour (à l’usage) réguler la production de sébum et améliorer la qualité du sébum naturel, resserrer les pores et affiner le grain de peau, tout en prévenant la déshydratation de l’épiderme.
On peut aussi citer, parmi les chefs de file de cette tendance, le Soin d’arôme au Niaouli de Darphin (15 ml, 49,90 €), qui rééquilibre les peaux mixtes à grasses, clarifie le teint et contrôle la brillance de l’épiderme.
Une huile pour maîtriser l’aspect "huileux" de la peau, on peut trouver cela étrange, et pourtant, cette façon de soigner le mal par le mal est tout à fait judicieuse, et proche des médecines douces comme l’homéopathie ou encore la médecine traditionnelle asiatique. Car en ne "volant" pas de lipides à la peau (comme peuvent le faire d’autres actifs plus "musclés" et agressifs), certaines huiles bien choisies "calment le jeu" et entraînent une régularisation de la production de sébum, tout en apportant à la peau les nutriments essentiels à son équilibre. Les huiles végétales de bonne qualité (vierges, première pression à froid) offrent une excellente biocompatibilité avec la peau qui contient énormément de lipides (le constituant des membranes cellulaires ou du ciment intercellulaire). Selon la longueur des chaînes d’acides gras qu’elles abritent, certaines peuvent dévoiler des omégas 3 et 6, acides gras essentiels à la peau qu’elle ne sait pas produire seule.
Dans la gigantesque palette des huiles végétales, on retiendra, bien sûr, pour les peaux mixtes ou grasses, les plus fines et pénétrantes, avec un toucher sec, qui ne laissent pas de sensation de gras et protègent sans sur-graisser.
C’est le cas de l’Huile végétale vierge de Melon d’eau du Kalahari (100 ml, 9,50 €), de l’Huile vierge de Chaulmoogra (100 ml, 7,50 €) qui convient aux peaux acnéiques, de l’Huile végétale de dattier du désert certifiée bio (100 ml, 8,50 €) aux propriétés anti-inflammatoires et antimicrobiennes, ou encore de l’Huile végétale de Coco certifiée bio (100 ml, 4,90 €), toutes quatre chez Aroma-Zone.
Très à la mode en ce moment, l’huile de coco contient plus de 48 % d’acide laurique, un acide gras saturé aux vertus antibactériennes. Elle offre aussi des bénéfices anti-déshydratants sans être occlusive ni comédogène.
On peut aussi évoquer l’Huile de Nigelle Bio de Melvita (50 ml, 11,90 €) ou l’Huile de Jojoba, très proche du sébum et adaptée aux peaux mixtes à tendance acnéique (Huile de Jojoba Équilibrante Bio du Laboratoire Ladrôme, 100 ml, 14,50 €).
Certaines marques choisissent de combiner différentes huiles végétales, comme Susan Kaufmann dans son Huile Équilibrante (30 ml, 58 €), idéale pour les peaux mixtes.
Avec des huiles essentielles : le mariage parfait
Aux huiles végétales pures, on peut préférer des associations d’huiles végétales et d’huiles essentielles purifiantes, encore plus efficaces pour réguler rapidement la peau. En affinité étroite avec les huiles végétales, les huiles essentielles peuvent même leur servir de vecteurs, ce qui leur permet d’être mieux assimilées.
La plupart des nouveautés de printemps "fonctionnent" sur ce schéma. À chacun sa petite recette !
Huiles végétales de jojoba, églantier, nigelle… et huiles essentielles d’origan vert, mélisse officinale, lemongrass, citronnelle, girofle, romarin, lavande, camomille pour l’Huile Extraordinaire Rééquilibrante de L’Oréal Paris (30 ml, 17,90 €), une huile sèche conçue pour les peaux normales à mixtes, qui resserre les pores et affine le grain de peau.
Huiles végétales de jojoba et olive, combinées à un complexe de neuf huiles essentielles bio (romarin, thym, sarriette des montagnes, origan vert, cataire citronnée, clou de girofle, mélisse officinale, lemongrass, citronnelle de Ceylan) pour Essence Magnifica Concentré botanique purifiant certifié bio de Sanoflore (30 ml, 35 €). La marque a réalisé une étude clinique sous contrôle dermatologique, démontrant que ce complexe d’huiles essentielles a une efficacité équivalente au Triclosan, actif antibactérien très connu. Après un mois d’utilisation biquotidienne, les comédons diminuent de 40,6 %, ainsi que les imperfections. Les pores sont resserrés, la production de sébum rééquilibrée, tout en préservant l’équilibre de l’écosystème cutané.
Académie Scientifique de Beauté associe, elle, huiles végétales, huiles essentielles de bois de cadier et de romarin et extraits végétaux (pensée sauvage d’Auvergne et menthe poivrée des Hautes-Alpes) dans son Huile de soin anti-imperfections pour les peaux grasses (30 ml, 46,80 €, gamme Aromathérapie).
Ariane Le Febvre