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jeudi 12 novembre 2015Produits

Les parfums orientaux réinventés pour les fêtes

© L'Observatoire des Cosmétiques

L’Orient déploie tous ses fastes dans les parfums de fin d’année. Modernisés par des accords gourmands, fruités, boisés ou épicés, ils peuvent désormais aussi partir à la conquête de générations plus jeunes.

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Les orientaux ont donné naissance aux plus grands parfums de l’histoire de la parfumerie : Shalimar (Guerlain), l’inventeur du genre, Coco Mademoiselle ou Coco Noir (Chanel), Opium (Yves Saint Laurent), Youth Dew (Estée Lauder), Angel (Thierry Mugler), Habanita (Molinard)… Mais cette famille, riche et opulente, avait besoin d’être revisitée pour séduire un public plus jeune. C’est chose faite cet automne ! Les parfumeurs les ont sortis de la naphtaline et, si vous aviez l’impression en les respirant de voir surgir votre grand-tante, il n’y a plus aucun risque de ce genre avec les néo-orientaux !
Ces derniers en conservent les codes et le cadre (puissance de diffusion, présence de vanille ou de patchouli obligatoire (l’association de patchouli et de vanille transporte illico en Orient) et de plus en plus de bois de oud, contraste entre un départ frais et hespéridé et des notes de fond chaudes et persistantes. Mais ils ont été dépoussiérés de leurs accents vieillots et allégés de leurs facettes les plus lourdes et capiteuses. Enrichis de nouvelles notes gourmandes, fruitées ou lumineuses, ils deviennent ultra contemporains. Toutes les générations peuvent ainsi redécouvrir ces concentrés de féminité au fascinant pouvoir de séduction et à l’empreinte inoubliable. Dans une version 2015 à l’écriture plus moderne.

Les orientaux fleuris

C’est la famille la plus importante. On y trouve Shalimar Souffle de Parfum Série Limitée de Guerlain (Eau de parfum, 50 ml, 98 €), une version plus aérienne de l’oriental mythique. Rafraîchie d’absolu d’eau de fleurs d’oranger et enrobée de muscs blancs, elle est présentée pour Noël dans un flacon collector illustrant les jardins de Shalimar. À signaler, l’inédit absolu d’eau de fleurs d’oranger qui renforce le sillage floral et donne un effet miellé à la fragrance.
Cet absolu est issu de deux étapes : la distillation pour produire l’eau florale, puis l’extraction pour obtenir le précieux absolu. Les technologies 2015 permettent d’épurer les matières premières et de les traiter avec un maximum de naturalité, au plus près des fleurs, des bois ou des épices. Ainsi, la distillation moléculaire du patchouli le débarrasse de son aspect terreux, un peu "moisi".

En y associant de la bergamote, de la rose, de la fève tonka et une note singulière de feuille de géranium rosat, Chanel a créé un oriental vraiment moderne (Coco Noir, eau de parfum dans un nouveau format de 35 ml, 71 €).

Must de Cartier Gold (Eau de parfum, 50 ml, 89 € ou 100 ml, 125 €) est le premier oriental vert qui ose une concentration élevée de jasmin et de vanille, sous-tendu de galbanum à la tonalité herbacée.

Le nouvel élixir The One Essence de Dolce&Gabbana (40 ml, 89 € ou 65 ml, 119 €) est la plus forte concentration du parfum The One. On y retrouve litchi, pêche et fleurs blanches (avec un lys hypnotique en majesté), sublimés par la richesse végétale des résines d’ambre et la douceur de la vanille.

L’Absolu, eau de parfum est aussi l’opus le plus intense des parfums Carven (30 ml, 50 € ; 50 ml, 70 € ; 100 ml, 90 €). Il résume à lui seul la parfaite incarnation de l’oriental fleuri : départ fusant d’essence de mandarine verte, bouquet de fleurs blanches (ylang ylang, jasmin, tubéreuse), sillage clairement oriental (patchouli, santal, absolu ciste…).

Quant à Trésor Midnight Rose Élixir d’Orient de Lancôme (Eau de parfum, 75 ml, 118 €), ce nectar savoureux est gouverné par l’absolu de rose Damascena, le bois de oud, la framboise des bois et le bourgeon de cassis. Dans un flacon qui évoque un moucharabieh.

La folie du oud

Essence mythique de l’Orient, l’oud fait l’objet d’un véritable culte depuis quelques années déjà, notamment auprès des populations du Moyen-Orient. Pour rappel, le bois de oud est en fait une résine très odorante que l’arbre produit au fil des années en réponse à une agression (il est infecté par un champignon). La transformation de celle-ci en huile essentielle demande du temps : deux mois de macération dans l’eau avant d’être distillée pendant six à sept jours. Après distillation, la résine du bois de oud permet d’obtenir une essence boisée, cuirée, balsamique, chaude et animale. Ses effluves sont d’une puissance inégalable. Ce que l’on peut considérer comme l’ingrédient naturel le plus charnel de la parfumerie est utilisé en fumigations par les princesses arabes pour parfumer leurs vêtements. Du fait de l’intérêt grandissant dont ce bois fait l’objet, les prix s’envolent. Il n’est pas inutile de rappeler que cette matière est classée comme espèce menacée et aujourd’hui protégée (la coupe des arbres plantés est soumise à autorisation, de même que la distillation).
Après l’avoir vu fleurir dans quantité de collections très privées, luxueuses et confidentielles (chez Dior, Acqua di Parma, Diptyque, L’Artisan Parfumeur, By Kilian… pas encore chez Chanel ni Serge Lutens, pourtant le roi des senteurs orientales mais sûrement désireux de ne pas faire comme tout le monde), le voici qui se démocratise.

On le trouve ainsi pour les fêtes chez L’Occitane (Oud et Rose Collection de Grasse, son eau de parfum la plus chère : 75 ml, 70 €) ou Yves Rocher (Rose Oud, Secrets d’Essences, eau de parfum, 50 ml, 69,80 €). Ce dernier l’associe aux tonalités épicées du cumin et ambrées du labdanum. Par ailleurs, la marque, pour s’assurer une ressource pérenne, travaille en gestion raisonnée et intégrée avec une entreprise laotienne, en lien direct avec des plantations familiales.

Quasiment indissociable de la rose avec laquelle il se marrie si bien (ce mélange évoque irrésistiblement l’Orient), on le retrouve encore dans 1001 Ouds Les Absolus d’Annick Goutal (Eau de parfum, 75 ml, 195 €). Toute cette collection d’ailleurs qui compte encore deux parfums (Ambre Sauvage et Vanille Charnelle) nous parle d’Orient.

Ainsi que dans Oud Saphir Collection Métal de L’Atelier Cologne (Cologne Absolue concentrée à 18 %, 30 ml, 95 € ; 100 ml, 165 € ; 200 ml, 240 €), le seul à ne pas l’associer à la rose.

Les orientaux boisés

Ils comptent des parfums singuliers comme Olympéa de Paco Rabanne (Eau de parfum, 30 ml, 48 € ; 50 ml, 68 €, 80 ml, 88 €). Là encore, en utilisant un jasmin dit hydroponique (une culture hors sol qui enlève les facettes animales du jasmin) aux notes aquatiques, beaucoup plus aérien que l’absolu jasmin traditionnel, la technologie sert la modernité. La vanille elle-même est enrichie d’un accord "vanille salée", mêlant la calone (senteur marine d’embruns) aux salicylates (notes solaires dotées d’un petit "grain de sel").
La fragrance devient celle d’un "oriental frais". L’évolution se fait ensuite plus gourmande (accord caramel). Le sillage est boisé et musqué (bois de santal, cashmeran, patchouli, ambre gris, muscs).

Dans cette catégorie, on peut aussi citer So Elixir Bois Sensuels d’Yves Rocher (L’Eau de Parfum, 50 ml, 57 €) qui s’articule autour du patchouli, de l’iris et de la vanille.

Ainsi que Gaïac Mystique de l’Atelier de Givenchy 2015 (Eau de parfum, 100 ml, 180 €), un délicieux oriental boisé au caractère baumé et aux notes poudrées (iris).

Les orientaux épicés

Cette famille est la terre d’élection d’Yves Saint Laurent avec Opium. Toujours aussi obsédante, l’essence sulfureuse se pare pour les fêtes d’un nouvel écrin laqué rouge (Opium Collector Rouge Fatal, Eau de parfum, 50 ml, 89 €). Le bouquet floral (jasmin, rose, ylang ylang, œillet), rehaussé par la myrrhe et les épices (cannelle, piment, poivre…), lui, n’a pas bougé. Le fond (benjoin, vanille, opoponax, patchouli) est orientalissime !

Quant au parfum Caftan de la nouvelle Collection Le Vestiaire des Parfums d’Yves Saint Laurent (Eau de parfum, 125 ml, 240 €), il égrène son exotisme contemporain sur fond d’ambre et d’encens, brodé de benjoin, vanille et poivre rose.

Soir d’Orient de Sisley (Eau de parfum, 50 ml, 126 € ou 100 ml, 192 €) appartient aussi à ce registre. Envolée pétillante (citron, accord safran, galbanum d’Iran), cœur floral-épicé (poivre noir, rose turque, géranium d’Egypte), sillage boisé mystérieux (accord santal, encens de Somalie, patchouli d’Indonésie)… nous entraînent dans l’atmosphère troublante d’un palais oriental.

Ariane Le Febvre

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