Ne s’appelle pas "Savon de Marseille" qui veut. Alors que la bataille fait rage auprès des différents fabricants, une nouvelle corporation d’artisans, l’Association "Savon de Marseille France" (ASDMF) fait son entrée sur le devant de la scène pour défendre son droit d’utiliser l’appellation tant convoitée.
Depuis plusieurs années, les professionnels du secteur se battent auprès de l’INPI pour règlementer l’appellation "Savon de Marseille". Deux associations ont fait des demandes d’Indications Géographiques protégeant les Produits Industriels et Artisanaux (IGPIA).
D’un côté, l’Union des Professionnels du Savon de Marseille (l’UPSM) qui entend réserver la désignation aux fabricants des Bouches-du-Rhône uniquement, avec un procédé de fabrication à l’ancienne (au chaudron).
De l’autre, l’Association des Fabricants de Savon de Marseille (l’AFSM) souhaite libéraliser l’homologation.
Entre les deux, l’ASDMF, qui réunit 95 % des producteurs français (respectivement localisés en Loire-Atlantique, Haute-Savoie et dans le Val-de-Marne), souhaite que cette dénomination soit reconnue comme un procédé de fabrication et qu’elle ne soit pas liée à une situation géographique. Le but étant de démontrer que le savon de Marseille peut être produit n’importe où en France, seul le savoir-faire hexagonal doit être mis en avant et être préservé.
À l’occasion de la conférence de presse donnée par l’ASDMF le 12 décembre 2017, Pascal Marchal, Président de l’association, a précisé que "ce savon est fabriqué à Nantes depuis le début du 19e siècle".
Autre argument avancé par Pascal Marchal : des conséquences économiques préjudiciables pour les producteurs et pour les consommateurs dans le cas d’une validation géographique.
Effectivement, les fabricants non basés en région PACA pourraient être interdits d’estampiller leurs produits "Savon de Marseille". Une perte de chiffre d’affaires en découlerait nécessairement.
L’ASDMF espère donc obtenir gain de cause auprès de l’INPI. "Nous devons assurer et rassurer sur le fait que c’est l’appellation "procédé de fabrication" qui est la bonne pour le Savon de Marseille du 21e siècle", a conclu Pascal Marchal.
Affaire à suivre…
JS