Depuis quelques années, on assiste à une montée en flèche des produits cosmétiques “fait maison” et personnalisables, voire ultra-personnalisables. Le confinement engendré par la pandémie de Covid-19 a accéléré cette pratique. Les consommateurs veulent faire des économies, réduire leurs déchets mais surtout savoir ce qu’ils utilisent réellement. Ils veulent de la transparence ! Mais si cela part d’un bon sentiment, ce n’est pas si simple d’un point de vue purement réglementaire et sécuritaire ! Les explications d’Estelle Dehier, de Labosphère.
Les cosmétiques “maison” et les recettes “DIY” (Do It yourself)
Ces cosmétiques sont fabriqués par le consommateur, chez lui. Pour cela, il doit acheter les ingrédients dont il a besoin pour réaliser son produit, sur la base d’une “recette” trouvée sur un site internet ou parfois même directement intégrée dans un robot ménager.
D’un point du vue règlementaire, un produit cosmétique doit être conforme au Règlement 1233/2009. Et ces cosmétiques “maison” posent plusieurs problématiques.
• Tout d’abord, la “recette” ou plutôt la formule (puisque nous parlons cosmétique et non cuisine) est-elle conforme au Règlement européen en ce qui concerne sa composition (matières premières autorisées, réglementées) ? A-t-elle fait l’objet de tests (microbiologiques, stabilité dans le temps, tolérance, efficacité) et d’une évaluation toxicologique pour la cible visée ?
Sur les sites internet ou les blogs, on ne trouve pas de mentions particulières précises sur les recettes proposées. Sur certains sites, on peut lire : “formulées et testées par notre laboratoire”… mais cela reste très léger et évasif.
• Lorsqu’on développe un produit cosmétique fini au sein d’un laboratoire, on l’évalue à partir de matières premières parfaitement identifiées (composition, qualité, impuretés, etc.) car on sait que la qualité d’une matière première peut …