Alors que l’industrie cosmétique ne cesse de rivaliser d’inventivité pour proposer au public de nouveaux soins aux galéniques et textures plus innovantes les unes que les autres, une branche du milieu propose aux consommateurs une autre façon de consommer la beauté : la cosmétotextile. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une association entre textile et produit de beauté à des fins cosmétiques. Focus sur ce savoir-faire pas comme les autres.
La cosmétotextile, concept au nom peu équivoque, bénéficie d’une définition officielle établie en 2006 par le Bureau de Normalisation des industries textiles et de l’Habillement (BNitH) : "un cosmétotextile est un article textile contenant une substance ou une préparation destinée à être libérée durablement sur les différentes parties superficielles du corps humain, notamment sur l’épiderme et revendiquant une (ou des) propriété(s) particulière(s) telle(s) que nettoyage, parfum, modification d’aspect, protection, maintien en bon état ou correction d’odeurs corporelles".
Pas née d’hier, la cosmétotextile a émergé dans les années 90 avec la sortie du foulard Hermès contenant des micro-capsules de parfum. Rapidement, le secteur de la beauté, plus particulièrement celui de la minceur, s’est intéressé à la chose et plusieurs marques ont commercialisé des vêtements à visée esthétique comme Mixa et Dim.
Depuis 2003, c’est la marque Lytess qui est devenue pionnière en la matière.
Comment ça marche ?
Pour comprendre comment des vêtements peuvent avoir une action cosmétique, il est impératif d’assimiler le principe de la micro-encapsulation. Les microcapsules, sphères à l’échelle du micron, sont imprégnées d’un principe actif puis fixées au cœur du textile. Une fois le vêtement enfilé, les microcapsules se brisent grâce aux mouvements que l’on effectue (frottement ou pression du tissu contre la peau). Ainsi, elles libèrent leurs actifs qui vont pouvoir pénétrer dans l’épiderme.
Quels sont les produits proposés ?
On trouve principalement des vêtements qui ont vocation à être portés chez soi ou sous une tenue conventionnelle comme des collants, leggings, gaines ou encore corsaires.
Les actions de ces produits sont assez diverses. "Il existe des produits minceur dont la promesse va être une perte de centimètres sur des zones ciblées comme le ventre, les hanches et les cuisses ainsi que des étoffes anti-vergetures qui vont permettre de réduire leur taille et leur couleur. Il y a également des vêtements au pouvoir hydratant ou anti-âge " détaille Laïla Embarek, responsable Marketing Produits et Opérationnel chez Lytess.
Plus récemment, des gants et chaussettes jetables ont débarqué dans le quotidien des consommatrices. À la croisée du masque et du cosmetotextile, ces produits, imprégnés d’une solution cosmétique, ont connu un tel succès que de plus en plus de marques en proposent.
Quels sont les matériaux et actifs utilisés ?
Laïla Embarek explique que "les cosmétotextiles associent des textiles techniques (tricotage spécifique, fibres intelligentes, etc.) et des huiles cosmétiques conditionnées dans des microcapsules. Les formulations sont sans eau donc 100 % actives".
Il ne s’agit donc pas des tissus conventionnels mais de matières pensées pour que l’action cosmétique soit optimale. Chez Lytess, notamment, on trouve des textiles aux maillages massants, imitant le mouvement du palper-rouler ou encore à l’action gainante.
Étant donné que le champ d’action des tissus cosmétiques s’est élargi avec le temps, on trouve de plus en plus d’actifs sur le marché. Pour ne citer que les plus connus, la caféine est sollicitée pour ses actions amincissantes, l’arnica pour ses vertus apaisantes ou le karité pour son fort pouvoir d’hydratation.
Combien de temps ces produits peuvent-ils être utilisés ?
Laïla Embarek précise que "la durée d’utilisation des cosmétotextiles est limitée. En effet, l’action cosmétique est garantie pour toute une période de soin (jusqu’à 30 lavages) mais l’action du textile est, elle, illimitée. Contrairement au pot de cosmétique qui est jeté à la fin du soin, avec les cosmétotextiles, la consommatrice conserve le textile et ses propriétés.
Il est d’ailleurs conseillé de laver ses vêtements en machine, à 30°, afin de garantir le maintien et l’élasticité.
Et les résultats dans tout ça ? Il est évident qu’un legging minceur ne peut pas avoir les mêmes bénéfices qu’une séance de sport. Néanmoins, il convient de rappeler qu’avant d’être mis sur le marché, tous ces produits sont testés et les allégations revendiquées doivent être prouvées.
On peut donc supposer qu'un legging amincissant est tout aussi efficace (ou pas ?) qu'un crème qui revendique le même effet !
JS