Elles font beaucoup parler d’elles, sont vantées pour leurs propriétés, décriées pour leur allergénicité, pointées du doigt par les autorités de contrôle quand leurs allégations sont par trop en limite des frontières… Mais avant d’être un sujet de débats, les huiles essentielles sont une vraie filière, depuis la culture des plantes dont elles sont issues, la fabrication, l’incorporation dans un produit, la distribution jusqu’au consommateur… C’est cette histoire qu’Alix Courivaud, de France AgriMer, est venue raconter lors des Cosmetic Days 2018 dédiés aux huiles essentielles, où elle a dressé le panorama de la production et du marché français des huiles essentielles.
France AgriMer est un établissement public dépendant du ministère de l’Agriculture, dont la mission est d’accompagner les filières agricoles et agroalimentaires françaises. Son siège se situe dans la région parisienne, mais une antenne dédiée aux PPAM (Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales) vient d’être créée près de Manosque.
La culture
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Sud-Est n’est pas la seule région à être le berceau des huiles essentielles. Elle produit principalement des plantes à parfum, alors que les plantes médicinales proviennent de régions plus au nord et au centre du pays.
Dans le Sud-Est, on trouve bien sûr les lavande et lavandin, mais aussi de la sauge sclarée, des thyms, du fenouil, du cyprès, du pin, du cade ou du romarin… La région angevine fournit plutôt des menthes ou de la mélisse, quand la Corse produit la célèbre immortelle.
En 2016, la France comptabilisait 52 695 hectares dédiés aux PPAM :
• 25 434 ha étaient exclusivement réservés aux plantes à parfum, majoritairement du lavandin (68 %), mais aussi de la lavande (17 %), de la sauge sclarée et d’autres huiles essentielles pour les 15 % restants ;
• 27 261 ha accueillent des plantes aromatiques et médicinales …