Le phénomène n’est pas nouveau, et même s’il n’est pas particulièrement éthique, on l’observe aussi en cosmétique. Le Non-functional Slack Fill, qui désigne cet espace du packaging non fonctionnel et non rempli, n’est pourtant pas sans risque, en termes d’image de marque et de conformité réglementaire, comme l’explique ici Frédéric Lebreux, Directeur Général de Biorius. Qui le compare à la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf…
Rappelons-nous de nos tendres années durant lesquelles ouvrir notre curiosité au monde et à ses merveilles suffisait à combler toutes les attentes. À cette époque, le bon sens populaire et la morale exemplaire de Jean de La Fontaine contribua, peu ou prou, à construire l’être humain raisonnable que nous sommes devenus. Ses fables sont encore d’une actualité criante et les relire à tout âge n’est jamais une perte de temps. L’une d’entre-elle débute par ces quelques vers :
Une grenouille vit un bœuf
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille
Pour égaler l’animal en grosseur…
Transposé aux produits de consommation, la folle entreprise de ce petit amphibien renvoie au concept du “non-functional slack fill”, concept qu’on pourrait grossièrement traduire par espace non-fonctionnel et non-rempli. Lorsque CosmeticOBS m’a proposé d’écrire un article, ce sujet m’a semblé approprié, d’abord parce qu’il est intéressant en soi mais aussi parce qu’il semble avoir été étonnamment peu abordé au sein de l’industrie cosmétique européenne.
Les dessous cachés du “non-functional slack fill”
Entendons-nous bien : l’acteur économique recourant à cette pratique consistant à tromper le consommateur en lui donnant l’illusion …