Pour savoir si l’on doit notifier et étiqueter un ingrédient nano, encore faut-il savoir s’il est réellement nano. Et donc être en mesure de le tester de façon à pouvoir le caractériser. Un vrai challenge, au regard des techniques et méthodes d’analyse disponibles aujourd’hui. Lors de la journée Nanomatériaux et Cosmétiques organisée par le LNE le 29 mars, Georges Favre, Directeur de l’Institut LNE Nanotech, a présenté la feuille de route pour caractériser sans se tromper.
Il en est des nanomatériaux comme de toute autre substance utilisée en cosmétique, a rappelé Georges Favre en préambule de son intervention. Des données physico-chimiques fiables sont indispensables pour :
• maitriser ses matières premières,
• optimiser les performances de ses produits,
• mettre en œuvre une démarche de contrôle qualité adaptée,
• connaître parfaitement les substances utilisées dans le cadre de l’évaluation de leur sécurité,
• répondre aux exigences réglementaires.
Mais “caractériser des nanomatériaux est un exercice très complexe, source de nombreux pièges !”, a-t-il averti.
Un exercice complexe
C’est que de nombreux paramètres (forme, taille, distribution de tailles, structure, composition, chimie de surface, charge de surface, état d’agglomération, concentration…) sont à prendre en compte pour caractériser des nanoparticules.
Plusieurs techniques sont aujourd’hui disponibles sur le marché pour renseigner sur la plupart de ces paramètres, mais, pour un paramètre donné, chacune d’entre elles ne mesure pas exactement la même chose. Chacune donne donc des informations différentes, ce qui rend difficile la comparaison, y compris pour un même paramètre, des données qu’elles produisent.
Sans compter que d’autres facteurs entrent en ligne de compte pour complexifier encore le sujet. Georges Favre a ainsi cité une étude effectuée en 2014. Pour …