Ils sont de plus en plus “tendance” mais font encore l’objet de perceptions controversées. Les ingrédients dérivés du chanvre, Cannabidiol (ou CDB) en tête, ont pourtant bien des intérêts cosmétiques, et le cadre réglementaire qui les concerne tend à se clarifier. C’est ce qu’a expliqué, lors des Rencontres Règlementaires de Cosmed le 21 mars 2023, Ludovic Rachou, Président de l’UIVEC (Union des Industriels pour la Valorisation des Extraits de Chanvre), un syndicat professionnel qui rassemble les acteurs de la filière des extraits de chanvre non stupéfiants d’origine naturelle, de la graine aux produits finis.
On ne le sait pas forcément, mais la France est le premier producteur de chanvre en Europe. 20 000 hectares y sont consacrés, soit 0,5 % des surfaces cultivées. C’est peu, mais cela permet au pays d’être, selon les années, le deuxième ou troisième producteur mondial, derrière la Chine ou le Canada.
La filière française
Les produits contenant du CBD représentaient un marché de 350 millions d’euros à la fin 2022. L’UIVEC estime que ce chiffre pourrait monter à 1 milliard d’euros d’ici à 2025.
Aujourd’hui, 70 % des parts de ce marché reviennent aux produits alimentaires (huiles, compléments alimentaires…), la cosmétique n’en détenant que 10 % avec ses huiles, ses baumes et ses crèmes.
“La cosmétique est clairement en retard”, a commenté Ludovic Rachou. “Jusqu’alors, le segment était surtout occupé par des ‘pure players’ du CBD. Mais aujourd’hui, on voit des grands acteurs arriver, comme l’Occitane, SVR, Shiseido… Et c’est une très bonne chose pour faire évoluer la perception du public sur cet ingrédient”.
Et déjà, les ventes ne sont plus cantonnées dans les “CBD shops”, puisqu’on trouve aussi ces produits dans plus de 5000 magasins de la grande distribution et près de 15 000 pharmacies…