Avec la mise en œuvre du Règlement 1223/2009 et l'interdiction totale des expérimentations animales en cosmétique, les bases de l'évaluation de la sécurité des produits cosmétiques et de leurs ingrédients ont été considérablement modifiées. Et l'industrie n'a pas encore à sa disposition toutes les méthodes nécessaires pour l'ensemble des paramètres indispensables à une évaluation complète des risques. Le point avec Vera Rogiers, lors de la deuxième Conférence Internationale de Cosmetics Europe qui s'est tenue les 16 et 17 juin 2015 à Bruxelles.
On ne présente plus Vera Rogiers, Professeur à l'Université Vrije de Bruxelles où elle est Directrice du département de Toxicologie et Dermato-cosmétologie. Membre jusqu'en avril 2013 du CSSC, elle en est encore actuellement expert invité. C'est elle qui a été chargée de présenter les défis que pose à l'industrie cosmétique l'évaluation de la sécurité de ses produits et de leurs ingrédients, du fait de la nouvelle donne imposée par la réglementation.
Les bases de l'évaluation de la sécurité
C'est par un rappel que Vera Rogiers a commencé son intervention.
L'article 3 du Règlement Cosmétiques pose le principe que tout produit mis sur le marché doit être sûr pour la santé humaine. Cela passe par la sécurité des ingrédients mis en œuvre, au vu notamment de leur profil toxicologique, de leur structure chimique et de l'exposition du consommateur, et par l'évaluation du risque évoquée à l'article 10.
Celle-ci doit être détaillée dans le DIP (Dossier d'Information sur le Produit), prévu par l'article 11 et destiné à apporter la preuve de la sécurité, et la Personne Responsable doit fournir toutes les informations nécessaires à la fois aux autorités par le biais du portail de notification (article 13) et aux consommateurs (articles 19 …