Sophie Thirion est Responsable Recherche & Développement des Laboratoires Odysud qui commercialisent la marque de cosmétiques bio Acorelle, comprenant une gamme de produits solaires. À l’occasion de la journée Nanomatériaux et Cosmétiques organisée par le LNE le 29 mars, elle a dressé un état des lieux des problématiques actuelles liées aux nanomatériaux qui peuvent être présents dans les formules, et donné quelques pistes pour les gérer au mieux.
C’est, d’abord et toujours, la définition d’un nanomatériau qui pose les premiers problèmes pour gérer efficacement ces ingrédients si particuliers, et qui est à l’origine de la cascade de problématiques auxquelles les industriels sont confrontés au quotidien.
Le cadre réglementaire
Le Règlement Cosmétiques 12223/2009 donne cette définition d’un nanomatériau : “Matériau insoluble ou bio-persistant, fabriqué intentionnellement et se caractérisant par une ou plusieurs dimensions externes, ou une structure interne, sur une échelle de 1 à 100 nm”.
D’entrée, Sophie Thirion souligne que plusieurs notions de cette définition ouvrent la porte à différentes interprétations, tant de la part des fabricants de produits que des fournisseurs d’ingrédients, ou encore des laboratoires d’analyses :
• comment définir la solubilité et la bio-persistance ?
• à partir de quel seuil considère-t-on qu’une fabrication est intentionnelle ?
• comment accéder à la structure interne, et comment préparer l’échantillon que le permet ?
Et d’autres notions complexes s’ajoutent encore dans la Recommandation de la Commission du 18 octobre 2011 relative à la définition des nanomatériaux (“On entend par ‘nanomatériau’ un matériau naturel, formé accidentellement ou manufacturé contenant des particules libres, sous forme d’agrégat ou sous forme d’agglomérat, dont au moins 50 % des particules, …