Il y avait déjà les parfums d’Honoré des Prés, composés par la grande Olivia Giacobetti avec Vamp à NY , une tubéreuse au sillage envoûtant (Eau de parfum, 50 ml, 76 €) et la dernière création : Nu Green (Eau pure, simple et bienfaisante, 50 ml, 56 €).
Mais pour deux ou trois parfums bio réussis, que de déceptions, de soliflores pâlots et monotones au sillage chétif ! La demande des femmes refusant les parfums classiques à 80 % synthétiques demeurait inassouvie.
C’est en train de changer. Les parfums bio ou naturels (ils ne sont pas tous certifiés bio), notamment grâce aux biotechnologies, peuvent élargir le champ des possibles. Ils passent du camp des aromatiques à celui de compositions plus travaillées.

De vrais parfums non certifiés

Ce sont quand même des parfums 100 % naturels et formulés sans aucune molécule de synthèse, mais comme ils utilisent, par exemple, des plantes sauvages non certifiables, ils ne peuvent pas rentrer dans le cadre étroit et contraignant des labels bio, qui, il faut bien le reconnaître, limitent tant (empêchent ?) la création olfactive. Ce sont eux qui ont le plus de relief et de sillage.

C’est le cas de la dernière création de Michèle Cros, fondatrice de Douces Angevines : iO Ce que je suis (50 ml, 90 €), une eau de parfum épicée, boisée et baumée, à la personnalité singulière et à la présence indiscutable. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on énumère ses notes puissantes autant qu’insolites : myrrhe, labdanum, santal, cardamome, rose, magnolia, yang ylang, géranium rosat, petitgrain, bushman candle (une substance douce et sucrée d’Afrique Australe, découverte il y a tout juste deux ans) et palo santo, un bois du Pérou que les chamanes utilisent pour entrer en contact avec les esprits. Un parfum mystique et terrien, rare et surprenant, qui se veut protecteur et que sa créatrice présente comme " étant capable d’absorber les ondes négatives environnantes ".

C’est aussi le choix de Valérie Demars et de sa jolie marque de parfums naturels : Aimée de Mars, qui invente l’Aromaparfumerie® (voir aussi l'article Valérie Demars et ses parfums d'amour d'Aimée ). Des eaux de parfums à 95 % d’origine naturelle, élaborées à base d’alcool de blé bio et d’huiles essentielles biologiques (dès que le mode d’extraction le permet), exemptes de colorants ou filtres chimiques, phtalates ou autres dénaturants. Pour faire de beaux parfums, Valérie s’autorise des molécules "identiques nature" comme l’ionone, l’hedione, l’aldéhyde C11, la coumarine… ou de belles matières naturelles comme les absolus de jasmin, de fève tonka ou de rose qui sont refusées par Ecocert (car extraits à l’hexane, solvant polluant, issu de la pétrochimie). Elle conjugue bienfaits de l’aromathérapie et de la parfumerie grâce à un cœur actif composé de 21 essences naturelles, que l’on retrouve dans tous les parfums et qui agit sur le bien-être. À découvrir particulièrement : Mythique Iris dans la collection Le Jardin d’Aimée (50 ml, 69 €), un iris ambré, facetté d’amande, de vanille et de benjoin, ou encore Eau 21 dans la collection Les Éléments d'Aimée (50 ml, 69 €), aux notes de bois de cèdre et de mousse de chêne, et la première fragrance mixte de la marque.

Des eaux parfumées naturelles et certifiées

Weleda, le Laboratoire des Sources, Florame, Acorelle, Bo.Ho Cosmetics… lancent cet automne des senteurs bio tout à fait délicieuses, même si leur sillage reste timide.

La première eau naturelle parfumée de Weleda ( Jardin de Vie Grenade , 50 ml, 20 €, en octobre) allie les notes fruitées de l’huile essentielle d’orange à la douceur orientale de la vanille et du davana. Rien de surprenant de la part d’une marque qui a toujours soigné ses fragrances et possède son propre "Fragrance Competence Center" et son parfumeur "maison" (Olivier Biedermann), ce qui fait toute la différence !

Le Laboratoire des Sources, fort de son expertise dans le domaine de l’aromathérapie, lance courant septembre six nouvelles eaux de toilette certifiées bio pour sentir bon et se sentir bien : Balsamic, Hespéridée, Lavandée, Lupalichou (orientale), Verbéna et Vétyver (100 ml, 28 € chacune). Fraîches, fruitées, boisées ou orientales, elles sont formulées à partir d’hydrolats de fleurs et d’huiles essentielles certifiées bio. Très agréables à porter au quotidien, elles sont mixtes pour la plupart.

Florame propose pour Noël des eaux de toilette labellisées Cosmébio, comme Chypre d’Orient, Vert Impérial, Belle de Grasse ou Fleur de Paradis (50 ml, 38,50 € chacune).

Bo.Ho Cosmetics rend hommage dans ses créations parfumées à des endroits préservés de la planète, comme Goa, la Corse ou les îles éoliennes, dans des flacons aux capots artisanaux en bois certifié PEFC (50 ml, 29,95 €), sans étui, pour lutter contre le suremballage.

Les hommes ne sont pas oubliés. Ainsi, Naturado propose Tribal for Men , une des premières eaux de toilette aux notes épicées, certifiées bio (100 ml, 33,50 €).

L’élaboration de parfums naturels est également dans l’ADN d’Acorelle qui a déjà neuf eaux de parfum agissant sur l’équilibre émotionnel. Pour les fêtes, la marque décide de relooker ses Parfums Roll-on ( Douceur de Rose, Terre de Cèdre ou Rêve de Lotus , 10 ml, 12 € chacun, à partir d’octobre). Grâce à leur bille métallique, ces fragrances peuvent être réappliquées en toute discrétion au cours de la journée, sur différents points d’énergie (intérieur des poignets, plexus, creux du cou…). Une pause relaxante et un geste qui a été initié par la cosmétique bio et l’aromathérapie.

Ariane Le Febvre