Alors que l’univers de la cosmétique renouvelle constamment son offre et n’a de cesse d’innover, les personnes âgées ne trouvent pas toujours les réponses adaptées à leurs problématiques. Pour autant, vieillir est un phénomène auquel l’on n’a pas encore trouvé de solution. Comment faire pour prendre soin de sa peau et savoir ce dont elle a besoin ? Gérard Redziniak, conseiller scientifique et en innovation dans les domaines de la cosmétique et de la dermopharmacie, a répondu aux questions de l’Observatoire des Cosmétiques.
Jasmine Salmi : Comment caractérise-t-on une peau âgée ?
Gérard Redziniak : On peut considérer qu’à partir de 50 ans, la peau commence à être âgée, elle devient plus fine, le derme est moins élastique.
Les cellules s’isolent, comme si elles partaient en retraite. Nos fibroblastes, qui ressemblent plutôt à des Tour Eiffel quand on est jeune, bien étalées avec des pattes, viennent s’accrocher aux fibres de collagène. Quand la peau est âgée, ces cellules deviennent plus rondes et elles perdent leur contact avec les fibres. De ce fait, on observe une chute de production du capital protéine/collagène/élastine ainsi que de l’acide hyaluronique (qui gonfle au milieu des fibres de collagène).
Du point de vue des terminaisons nerveuses, on voit que le capital cellulaire perd de ses propriétés métaboliques. Les peaux âgées ont encore plus besoin de sensorialité puisque leurs terminaisons nerveuses sont moins efficaces.
La relation entre le stratum corneum, le stratum microbiotum (comme Gérard Redziniak aime caractériser les bactéries en surface de la peau) et le film hydrolipidique est perturbée. Elle fonctionne moins bien à cause du renouvellement cellulaire qui est beaucoup plus lent. Il est démontré que les échanges avec le microbiote est moins bon, cela peut expliquer que …