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lundi 3 septembre 2018Bases

Maxime Garcia-Janin, l’enfant terrible de la parfumerie

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Des parfums 100 % personnalisés, au prix juste, livrés à domicile sous 5 jours, formulés par des nez experts et produits à matières nobles : alléchant, non ? Ce n’est pas un rêve, mais bien une réalité que l’on doit à Maxime Garcia-Janin. Du haut de ses 27 ans, ce jeune homme haut en couleurs vient bousculer les codes de la parfumerie. Portrait.

Temps de lecture
~ 4 minutes

On aimerait raconter que lorsqu’il était petit, Maxime Garcia-Janin voulait être maitre parfumeur. Mais non, il rêvait d’être pilote d’avion.
Cela lui a permis de développer dès le plus jeune âge un goût pour l’effort et le travail acharné. Mais malgré toute sa détermination, ses résultats en mathématiques ont raison de son ambition première.

Venant d’une famille fortement investie politiquement, il décide de suivre un cursus à Sciences-Po Lille, le moyen le plus logique selon lui de s’engager. Une fois dans la place, il déchante rapidement et se rend compte que l’engagement peut se vivre de mille et une manières, par d’autres voies que la politique.

Studieux, il poursuit tout de même son Master et décide de donner une autre orientation à ses études.
Après avoir sondé ses envies, il se rend compte qu’il a toujours été attiré par une certaine forme d’esthétisme. Il aime le beau et les produits à haute valeur ajoutée. Mais il est également intéressé par tout l’aspect business et stratégique.
Bingo ! Le Master Marketing spécialisé dans le luxe d’HEC est fait pour lui. “En y entrant, une véritable révélation s’est opérée. Déjà, cette école est très formatrice sur le point de l’engagement. On nous invite à réfléchir à nos projets en mesurant l’impact qu’ils vont avoir sur la société. Ensuite, après avoir vu plusieurs intervenants, j’ai eu un réel déclic pour la beauté. J’ai su que c’était fait pour moi”, confie-t-il.

La période des stages arrive et Maxime Garcia-Janin fait ses premières armes chez Dior. “L’expérience d’une vie”, selon lui. Il rejoint le Pôle Parfum et intègre les équipes marketing de J’Adore, véritable mastodonte de l’industrie. Cette fois-ci, c’est le coup de foudre. “Je me suis rendu compte à quel point le parfum est fantastique. C’est un produit de luxe, non visuel mais à la portée d’évocation complètement folle. Les process de fabrication sont tout aussi fascinants”, raconte-t-il.

Après une expérience, toujours chez Dior, dans le soin, son envie de travailler dans le parfum se confirme. Il rejoint l’Oréal à 22 ans et devient chef de produit de différentes marques. Cette expérience précieuse lui fait voir de plus près les différents aspects du secteur.
Il raconte avoir compris “pourquoi le monde de la parfumerie se meurt. Je me suis rendu en boutique. Tout fonctionne à la promotion, ces espaces sont devenus des supermarchés où les conseillères ne sont pas formées à bien aiguiller le client mais à le pousser vers l’offre en cours. Résultat, le consommateur repart frustré, avec un produit qui ne lui convient pas. Pas étonnant que les parfumeries sélectives aient perdues 2,5 millions d’acheteurs en 5 ans. Les marques et les revendeurs ont perdu de vue que l’acheteur doit être au centre”.

Au fur et à mesure de ses missions, Maxime Garcia-Janin affine son analyse du marché. Il en vient à la conclusion qu’il veut construire sa carrière autour du parfum et qu’une vraie vague digitale est en train de s’abattre sur la société, véritable opportunité pour les petites marques d’émerger.
Il est temps pour lui de plier bagage et de se lancer dans une aventure entrepreneuriale où il est seul maitre à bord : “J’ai toujours su que je voulais mon entreprise mais j’ai pris le temps de travailler avant et d’engranger les compétences nécessaires pour y parvenir”, raconte-t-il.

Sillages Paris : révolution olfactive

En quittant chez l’Oréal, Maxime Garcia-Janin savait ce qu’il voulait faire : redonner un souffle à ce monde si fascinant qu’est la parfumerie.
Convaincu que le consommateur en a plein les narines de toutes ces fragrances qui se ressemblent et qui ne tiennent pas, il est convaincu qu’il est temps de proposer quelque chose de novateur. Après tout, le parfum n’est-il pas une certaine extension de soi ? Hors de question de sentir la même chose que tout le monde !

Son projet ? Laisser au public la possibilité de créer son parfum en fonction des notes qu’il aime. Pari risqué que de laisser le processus de création entre les mains d’un non-averti ? Pas du tout : en fonction de l’ingrédient de base que l’on choisit, le site ne propose ensuite que des matières premières compatibles, validées par des parfumeurs. Impossible donc de se retrouver avec un jus de chaussette !

Pour se faire, il s’entoure de jeunes nez à qui il propose d’avoir carte blanche sur la création. “Je suis parti du principe qu’il faut avoir confiance dans la nouvelle génération. Qui mieux qu’eux pour donner un souffle nouveau à la parfumerie ? Ils sont jeunes, bourrés de talent et d’ambition. Il est nécessaire de retrouver du clivage dans la création, ce n’est pas à moi de leur dire quoi faire, la parfumerie est leur domaine de prédilection”, commente-t-il.

Contrairement à la parfumerie conventionnelle, aucun test consommateur n’est réalisé, précisément pour éviter que tous les jus sentent la même chose.
Selon Maxime Garcia-Janin, “le client n’a pas vocation à intervenir dans le processus créatif. Il attend d’une marque qu’elle soit force de proposition et qu‘elle lui offre de la qualité. En revanche, il est partie prenante sur tout le parcours d’achat. On se doit d’être à son écoute. C’est de cette façon que l’on créé une image de marque”.

Pour séduire sa clientèle, Maxime Garcia-Janin n’hésite pas à adopter un ton irrévérencieux, et ça marche ! Chez Sillages Paris, on préfère dire qu’un jus sent la fesse de bébé et sortir des clichés que l’on connait si bien.
Attention, si le wording est léger et décalé, la qualité est au rendez-vous, les parfums tiennent toute la journée (nos bras en témoignent).

L’équipe Sillage a pensé à tout : la commande arrive avec un échantillon, pour tester avant et s’assurer que la fragrance convient. Et que se passe-t-il si le parfum ne plait pas ? Il suffit de renvoyer le flacon gratuitement pour se faire rembourser. “Seules 10 % de nos commandes sont renvoyées, et les 3/4 des clients, dans ce cas, souhaitent juste procéder à un échange”, détaille le fondateur.

En l’espace de quelques mois, Maxime Garcia-Janin a réussi à dépoussiérer les codes de la parfumerie. Soutenu par les cadors de la parfumerie Givaudan Et Mane et Robertet, le jeune homme fourmille d’idées pour le développement de sa marque.
Une chose est sûre, il n’a pas fini de séduire les foules et de les entrainer dans…son sillage !

JS
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