Les cosmétiques bio sont partout dans la presse, avec une verte image toujours positive. Mais le secteur ne représente que 3 % du marché global des cosmétiques et ses perspectives de croissance restent faibles. Les grands groupes perdent aujourd’hui de l’argent avec leurs marques bio, jusqu’à parfois jeter l’éponge comme Clarins avec Kibio. Quant aux “petites” marques, on ne compte plus celles qui souffrent au point de chercher davantage un repreneur que de nouveaux marchés. Pourquoi le bio ne trouve-t-il pas son public ? Et si la cosmétique bio ne répondait tout simplement pas aux attentes des consommateurs ?
La 32e session des Matinales de la Cosmétique, ce rendez-vous de professionnels de la cosmétique autour d’un petit déjeuner et d’un thème d’actualité, s’est tenue le 25 janvier 2013 et a fait le plein, preuve que si la cosmétique bio ne se porte pas très bien, elle n’en est pas moins au centre des questions qui préoccupent aujourd’hui le secteur.
Pour l’occasion, deux intervenantes étaient conviées.
Marie-Alice Dibon dirige Alice Communications, une société de conseil basée aux États-Unis et positionnée à l’interface entre la biotechnologie et la beauté. Sandie Jaidane, consultante (SJ Consulting) spécialisée dans le bio, est également organisatrice des conférences Eco-Cosmetics ou des Natural Beauty Summits.
À elles deux, avec leurs approches différentes et leurs visions complémentaires, elles ont présenté une analyse du marché et ébauché des pistes de réflexion sur l’avenir du bio en cosmétique.
La nouvelle donne sociétale
Marie-Alice Dibon, qui n’a pas caché son “bio-scepticisme”, a commencé son propos en posant cette question : “Pourquoi le bio ? Pourquoi le consommateur est-il attiré par le bio ?”. Pour elle, la réponse est d’abord à chercher dans l’observation de ce qui s’est passé ces dernières années et se passe aujourd’hui dans la société.
Un monde …