Substances complexes, difficiles à caractériser, potentiellement dangereuses pour la santé humaine, les perturbateurs endocriniens inquiètent les consommateurs. D’autant qu’ils ont souvent le sentiment que les autorités politiques et sanitaires restent impuissantes à gérer le risque qu’ils représentent et ne font rien pour les protéger. Pourtant, des plans d’action ont été initiés, tant au niveau européen que national, comme l’ont montré Anne Dux, Directrice des Affaires Scientifiques et Réglementaires, et Françoise Audebert, Conseillère Scientifique et Réglementaire, lors de l’atelier presse organisé par la FEBEA le 14 février 2019.
Deuxième volet de ce compte-rendu : Comment aborder la question de santé publique ?
“La perturbation endocrinienne est une question de santé publique et il faut l’aborder comme telle”, a souligné Anne Dux.
Ce qui sous-tend d’abord de disposer de données épidémiologiques et scientifiques probantes, de façon à pouvoir prendre les mesures réglementaires pertinentes.
Peu de données épidémiologiques
La France n’a pas de registre de pathologies global, et ne dispose que de très peu de données sur l’état de santé de la population. “C’est assez surprenant dans un pays qui a une assurance maladie universelle obligatoire”, a commenté Anne Dux.
On sait quand même que les pathologies des appareils reproducteurs augmentent.
Le cancer du testicule, un cancer rare de l’homme jeune, augmente en moyenne de 2,5 % par an depuis 98.
La puberté précoce augmente également, avec des fréquences très variables selon les régions. Il y en a deux fois plus à Avignon et à Toulouse que dans le reste de la France, ce qui laisse supposer que la problématique des perturbateurs endocriniens est vraisemblablement liée à celle de la pollution environnementale.
Autre marqueur de perturbation endocrinienne pendant la grossesse : les anomalies de fermeture de l’urètre chez les garçons, …