On s’interroge depuis quelques années sur le potentiel toxique des nanomatériaux pour la santé humaine, notamment quand ils sont présents dans les produits cosmétiques. On les suspecte en effet d’être à l’origine de phénomènes nocifs pour les tissus humains ou les cellules : augmentation du stress oxydatif, production de radicaux libres et de cytokine inflammatoire, mutation et/ou altérations de l’ADN… et particulièrement quand il s’agit des dioxyde de titane et oxyde de zinc utilisés en tant qu’écrans anti-UV dans les produits solaires. C’est sur eux que porte principalement cette étude de l’Afssaps, publiée le 14 juin 2011. Conclusion : le risque n’est pas exclu.
À l’origine de ce “Rapport relatif aux nanomatériaux dans les produits cosmétiques”, la saisine de l’Afssaps (aujourd’hui ANSM), le 21 janvier 2008, par la Direction générale de la santé (DGS) sur le thème des nanomatériaux dans les produits cosmétiques.
L’enjeu était pour l’Afssaps de se prononcer sur le risque de toxicité cancérogène voire génotoxique induit par l’utilisation du dioxyde de titane dans les cosmétiques, notamment du fait de la classification en février 2006 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), en catégorie 2B, c’est-à-dire comme potentiellement cancérigène pour l’homme.
La saisine s’étendait d’autre part à l’étude de la pénétration cutanée des nanoparticules, en particulier le dioxyde de titane mais aussi l’oxyde de zinc contenus dans les produits appliqués sur la peau.
Pénétration cutanée : pas exclue
En cosmétique, souligne le rapport, ces deux ingrédients sont principalement utilisés sous forme nanoparticulaire en tant que filtres UV inorganiques dans les produits solaires, et “la question d’une possible absorption cutanée engendrant leur distribution dans des organes cibles via la circulation sanguine se pose fortement”.
Pour réaliser son évaluation, l’Afssaps s’est basée sur les études actuellement disponibles. Même si, précise l’Agence, toutes ne sont pas pertinentes, elle conclut que “la …