Définitions, critères d’identification, modes d’action, tests de détection… : les perturbateurs endocriniens, sont au cœur de nombreuses polémiques qui touchent aussi le secteur cosmétique. Le 29 septembre, à Montpellier, lors de la 17e JEST (Journée d’échanges scientifiques et techniques) que Cosmed a consacré aux ingrédients critiques, le toxicologue Alain Lombard a fait un point complet sur ce qu’on sait à leur sujet, et sur ce que l’industrie peut faire pour les gérer au mieux.
Le premier cri d’alerte à l’encontre des perturbateurs endocriniens a été lancé par la biologiste américaine Rachel Carson. En 1962, elle s’attaque au problème posé par les polluants chimiques persistants (notamment le DDT) dans son ouvrage Silent spring (Le printemps silencieux), qui a révolutionné la politique envers les biocides.
La mise à la Une
Dans un bref rappel historique, Alain Lombard a rappelé les divers phénomènes qui ont été observés ensuite :
• troubles de la reproduction des visons américains et des loutres,
• contamination des gastéropodes marins et masculinisation des femelles par le TBT (1972),
• développement de poissons hermaphrodites en Grande‐Bretagne,
• micro pénis des alligators du lac Apopka en Floride (1988),
• défaillances du système immunitaire des phoques gris (1987‐1988) et des ours polaires (2003),
• disparition des abeilles (2012)…
En 2011, le sénateur français Gilbert Barbier publiait un rapport intitulé “Perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution” qui évoquait les mécanismes induits par ces substances.
En 2012, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dressait ce constat des conséquences sur l’homme de l’exposition aux perturbateurs endocriniens :
• sperme de mauvaise qualité chez 40 % des jeunes hommes,
• augmentation de la cryptorchidie (les testicules ne descendent …