À la faveur de l’épisode médiatique du H1N1, les gels hydro-alcooliques ont envahi brutalement les lieux les plus divers, des sites médicalisés jusqu’aux sacs à main féminins, dans lesquels, au milieu des rouges à lèvres, miroirs et autres indispensables, se trouve encore souvent aujourd’hui un petit flacon de GHA. Mais est-ce un cosmétique ? Un biocide ? Ni l’un, ni l’autre ? Ou les deux à la fois. Éclaircissements de Corinne Benoliel de Scientis.
Produits hydro-alcooliques (lotions, gels appelés communément GHA), gels lavants à activité antimicrobienne… tous sont destinés à être appliqués sur la peau, de façon plus ou moins fréquente.
Destination cutanée… donc produits cosmétiques ?… C’est le premier réflexe, logique. Mais qui méconnaît l’existence d’un texte, la Directive Biocides, publiée en 1998, et encore en cours de mise en place aujourd’hui…
À l’époque, le lien entre les produits à activité antimicrobienne à usage cutané et cette Directive n’était pas évident. Il était plus commun de la relier aux désinfectants, insecticides, rodonticides… Or, en rentrant dans le cœur de cette réglementation, on y découvre les "TP1"… ou "type de produits biocides destinés à l’hygiène humaine", l’objet même de cet article.
Les acteurs du débat
Les micro-organismes
Ils sont infiniment petits et omniprésents, nous accompagnent tout au long de notre vie… À la fois protecteurs et/ou agressifs, opportunistes d'un système immunitaire défaillant, ils respirent, se multiplient très rapidement et envahissent tout type de support inerte ou vivant. Naturellement présents dans notre environnement, ils peuvent provoquer, selon les cas et les contextes, des toxi-infections alimentaires, des infections nosocomiales ou des pandémies.
La maîtrise de ces envahisseurs se fait grâce à des mesures d'hygiène élémentaires et …